Les primaires de la présidentielle aux USA, montre les inconvénients du culte de la personnalité. Tout axer sur des candidats, qui brillent souvent plus par leur attitude, que par leur programme, n’augure rien de bon du point de vue politique. Les affaires d’un État ne devraient pas être uniquement axées sur tel ou tel caractère. Dans ce contexte, Bernie Sanders, le challenger de Madame Clinton, fait exception. Il démontre d’une manière éclatante que le peuple n’est pas dupe ; qu’il en va tout d’abord des options qui pourraient influer sur la politique. Une fois de plus Donald Trump a remporté cette nuit cinq États. Il s’avère de plus en plus, que le grand guignol réussira à remporter la mise, malgré une très tardive réaction de la part du parti. Ses dirigeants encaissent ce qu’ils ont mérité : un échec qui aura des effets néfastes sur l’avenir des Républicains, indirectement aussi pour tout le pays. En lorgnant sur l’extrême-droite, ils se sont complètement désavoués. Ils ont pensé avant tout à leurs petites combines en s’opposant systématiquement à tous compromis avec Barak Obama et ont démontré ainsi qu’ils n’étaient pas aptes à gouverner les USA. Les appentis-sorciers ont complètement échoué et se retrouve ainsi le bec dans l’eau. Le candidat Trump est ce qu’il y a de pire dans les options actuelles. Du côté démocrate nous assistons à une prise de conscience de Hillary Clinton, qui reconnaît qu’il en va avant tout de plus de justice sociale. Elle tend la main à son rival et essaie, malgré les divergences, d‘œuvrer pour l’unité des démocrates. Il est à prévoir qu’il y aura une ouverture à gauche, ce qui ferait du bien à une nation, qui se campe trop solidement, dans un passé révolu. L’individualisme, aussi respectable soit-il, ne peut pas remplacer la solidarité. Ce que les conservateurs nomment liberté est en somme de l’égoïsme. Dans le cadre de la mondialisation un grand nombre de citoyens passeraient à la trappe. Cela ne peut pas être une option.

Revenons au personnel politique. En tant qu’homme épris de raison, je refuse au fond de moi l’option de la femme ou de l’homme-providence. Le charisme peut être très dangereux, comme l’histoire l’a démontré. Il peut rendre aveugle le peuple, comme c’est le cas actuellement chez les Républicains. Il est évident que Donald Trump a réussi sa prestation. Il savait qu’il devait choquer par des opinions populistes. C’est ce qu’attendent ses partisans. Des discours du genre saloon. S’il en voit un avantage, il se modérera ces prochains mois en se roulant dans de la farine. Du point de vue médiatique cela peut faire de l’effet, mais du côté de la politique, c’est un désastre. La preuve qu’on a affaire à un électorat des plus primitifs. Ce n’est pas très encourageant. Hillary Clinton devra élaborer avant tout un programme avec la collaboration de l’aile gauche des Démocrates. Elle devra se démarquer de Donald Trump, non seulement dans le ton, aussi dans ses options sociales et de politique internationale. Elle devra être au diapason avec tous ceux qui souffrent, qui perdent leur emploi et du même coup leur avenir. Seulement ainsi elle aura des chances de remporter les élections en novembre. Bon vent Hillary !

pm

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2016/04/27/primaires-americaines-les-resultats-du-mardi-26-avril_4909234_3222.html

Pierre Mathias

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