Pourquoi écrire un article sur la procédure de destitution de Dilma Roussef, la présidente du Brésil ? Avant tout pour démontrer dans quel dilemme se trouve la gauche un peu partout dans le monde. Une partie d’équilibre entre le pragmatisme et l’utopie d’une nouvelle société plus juste. Le parlement a voté majoritairement l’ouverture des mesures à prendre pour éloigner du pouvoir la cheffe d’État. Deux tiers des députés se sont prononcés pour. Le sénat se saisira lui-aussi de cette initiative. S’il l’approuvait, la présidente serait tout d’abord mise en congé, afin d’avoir le temps de faire une enquête à son sujet. Comment a-t-on pu en arriver là ? On lui reproche avant tout d’avoir manipulé des comptes, afin de masquer la réalité concernant la situation financière du pays. Et ceci pour se faire réélire. Elle ne s’est pas enrichie au détour, comme c’est souvent le cas dans ce grand pays, talonné constamment par la corruption. Lorsqu’on sait que la plupart des présidents ont eu recours à de les combines, il est permis de se poser la question de ce qui a pu arriver. Les médias considèrent Dilma Roussef comme étant cassante, n’ayant pas su attirer le peuple à la soutenir dans ces semaines pénibles. Il y a aussi le mirage du miracle économique brésilien. Cette nation étant considérée comme un pays émergeant a eu la folie des grandeurs, comme pour le championnat du monde de foot et dans peu de mois les jeux olympiques. Tout d’abord le gouvernement de gauche a fait des cadeaux au plus démunis, pour se rendre ensuite compte que sans une politique d’austérité le Brésil courrait à sa ruine. Ce chassé-croisé a très mal été perçu, en particuliers par tous ceux qui votent à gauche. Elle a été accusée de trahison ! Voici le cœur du problème qui ruine en ce moment tout le socialisme. L’impossibilité de financer des mesures sociales indispensables. Si l’économie n’est pas en mesure d’apporter les moyens matériels, la machine se cabre.

Nous avons le même phénomène en France, où les travailleurs et les chômeurs, se sont attendus à une pêche des miracles engendrée par le pouvoir politique. Qu’il soit dit, il ne peu pas y avoir de cadeaux sans casse. Maintenant que le rêve économique s’est estompé, le Brésil revient à la réalité et cette dernière n’est pas mirifique. Mais une fois de plus les opposants de Dilma Roussef cherchent la personne-providence pour les tirer d’affaire. Qu’ils ne fassent aucunes illusions ! Ce n’est pas ainsi qu’il sera possible de redresser la barre. Il est vrai que la situation internationale n’est pas propice à un regain d’activités. Avec la chute vertigineuse du cours de pétrole, il a fallu freiner le commerce international. L’interdépendance des pays dans le cadre de la mondialisation montre à quel point elle peut être paralysante, en particulier pour les pays se trouvant plus ou moins à deux pas du précipice. Vouloir glaner du prestige avec les JO, est plus que dangereux. Lorsque la Grèce l’a fait, elle a précipité la nation dans le marasme que nous connaissons actuellement. Le passif a dépassé de loin l’actif. Cela n’a pas été un coup de fouet économique, qu’une bulle de savon qui a éclaté. Je pense que Dilma Roussef devrait revoir complètement sa copie. Elle en le fera pas !

pm

http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2016/04/18/les-deputes-bresiliens-se-prononcent-pour-la-destitution-de-dilma-rousseff_4903914_3222.html

Pierre Mathias

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