Aujourd’hui ont lieu des élections régionales en Allemagne qui pourraient embarrasser la coalition. La question des migrants se trouve au centre des discussions et envenime l’atmosphère. Le deal avec Ankara, n’est pas représentatif en ce qui concerne les doutes de la population. Choisir un pays où les droits de l’homme sont souvent bafoués, est une potion difficile à avaler. Malheureusement il n’y a guère d’autres solutions pour le gouvernement de Berlin de se sortir d’affaire. Ne nous faisons pas d’illusions, tout cela au détriment des hommes, des femmes et des enfants qui fuient l’horreur. Un troc assez cynique qui a pour but de ne freiner le racisme et le rejet outre-Rhin. Je comprends parfaitement les arguments d’Amnesty International lorsque cette organisation déclare, qu’un tel accord serait une honte. Mais y-a-t-un autre choix pour sauver une Europe allant à la dérive ? Je ne le pense malheureusement pas. Je suis persuadé que la Chancelière – qui a négocié cet accord – se sent mal à l’aise. Mais pour elle il en va de la survie de l’UE et de son avenir, s’il y en a un ! Les rats ne sont-ils pas entrain de quitter le navire ? Il n’y a pour moi aucun doute, tout doit être tenté pour enrayer une hémorragie qui pourrait être mortelle pour tout le continent. Il en va de la paix, même si cela peut paraître exagéré. Je sais, je ne suis pour l’instant pas cool. J’ai la désagréable impression de me trouver sur le Titanic. Qu’un autocrate comme Recep Tayyip Erdoğan se frotte les main, me fait bondir. Être considéré comme étant le sauveur de l’Europe lui donne un pouvoir excessif que je ne lui accorde pas. Actuellement il l’est qu’on le veuille ou pas ! Il ne fait pas de doutes que cela nous coûtera les yeux de la tête. Ceci en particulier lorsqu’il s’agit d’intégrité. Nous tendons la main à un politicien qui se trouve à des années lumières de nos idéaux.
Quelle drôle d’époque, où de grandes puissances sont à ce point vulnérables. Ce serait à l’UE de diriger la Turquie dans le bon sens, pas le contraire. Est-ce le prix afin de faire obstruction aux populistes de tout gabarits ? D’éradiquer tous relents nauséabonds issus du National-socialisme ? N’est-ce pas un leurre ? Je le crains fort. Ce qui est le plus désolant dans une telle démarche, c’est qu’elle était prévisible. Les forces occidentales ne sont pas intervenues dans le conflit syrien, ce qui à l’époque semblait être raisonnable. Aujourd’hui cela peut être considéré comme une erreur. Je ne veux pas parler que de la guerre, loin de là, mais de négociations pour obtenir un cessez-le-feu. Nous sommes à l’heure actuelle obligés d’agir sous pression, ce qui n’est pas forcément adéquat afin de trouver des solutions par rapport à la paix. Le seul moyen pour inciter les réfugiés à rentrer au pays. Tant que les armes « parleront » il n’y aura pas de solutions pour enrayer le flot continuel des personnes devant fuir leurs villes et leurs villages. À maintes reprises j’ai déclaré que l’attitude éthique d’Angela Merkel suscitait chez moi de l’admiration. Mais force est de constater que sans une solution durable avec la Turquie, le flot incessant des migrants ne pourra pas être arrêté. Ceci malgré la fermeture de la route des Balkans. Aucuns barbelés ne pourront empêcher l’exile. C’est ce que se dit le gouvernement allemand.
pm