Hillary Clinton et Donald Trump sont les grands vainqueurs du super tuesday. Il y aura de plus en plus une polarisation sur deux politiques qui ne peuvent pas être plus éloignées l’une de l’autre. Cela reviendra à dire, que si un troisième larron ne se présente pas comme candidat indépendant, tout se jouera entre un extrémisme virulent et l’establishment. Pour ne pas tomber dans le piège d’une tradition non-écrite qui est celle des grands trusts et de Wall-Street, l’ancienne First Lady devra élargir son programme. Les thèses de Bernie Sanders devront être prises en considération afin d’éviter les reproches du lobbyisme. On ne peut pas gouverner un pays seulement au profit d’une élite plus « qu’argentée ! ». Hillary Clinton le sait et prendra compte des aspirations sociales des américains, faute de quoi elle pourrait perdre des plumes. Il en est autrement du côté des Républicains. Ce vieux parti porté par une grande tradition est en train de s’effondrer. Donald Trump ne correspond en aucun manière à son programme initial, qui était certes conservateur, mais pas haineux à ce point. Ce candidat risque de le faire imploser. Il y a des chances que beaucoup d’électeurs traditionnels refusent d’apporter leur voix à ce grand guignol ! Tous ceux qui pensent que la dignité et qu’un langage pondéré devraient être la règle au sein d’un peuple, ne pourront pas le soutenir, s’ils ne veulent pas perdre la face. C’est le cas de la plupart des élus, que ce soient les représentants, les sénateurs ou les gouverneurs. Il est triste qu’un Marco Rubio ait été aussi incolore au début des joutes. Il est à craindre qu’il ne puisse dans les conditions actuelles réparer les pots cassés.
Dans un tel cas de figure, il faudrait qu’un homme ou une femme providentielle se jette dans l’arène. Seul Michael Bloomberg, l’ancien maire de New York, pourrait endosser ce maillot. Mais a-t-il intérêt à le faire ? Il n’est pas dit qu’il puisse glaner des voix à sa droite, plutôt chez les démocrates, ce qui en fin de compte pourrait faire le jeu de Donald Trump. Ce sont des questions que tous politiciens conscients de leurs responsabilités doivent se poser. La plus grande démocratie du monde risque de sombrer dans l’extrémisme, ce qui n’augure rien de bon. Dans un tel cas de figure, seul un vote démocrate peut entrer en ligne de compte. Cela veut dire qu’il n’y a pas d’alternatives, ce qui est plus qu’inquiétant. Dans un tel cas l’ancienne ministre des affaires étrangères devra montrer du doigté. Elle sera obligée d’accorder aux transfuges du Parti Républicain une plate-forme acceptable. Cela reviendra à dire qu’elle sera obligée de mettre de l’eau dans son vin et de faire des compromis plus ou moins boiteux. Cela n’incite pas à l’optimisme, au contraire. Les USA sont en pleine crise comme nous pouvons le constater. Ceux qui apportent leurs voix à Donald Trump vivent dans le mal-être. Ils sont frustrés et ne réagissent plus qu’émotionnellement. C’est du poison et pourrait provoquer des guerres de rues. Lorsque la raison n’existe plus, la violence se libère de ses liens. Cette situation ne peut réjouir personne, les Européens en particulier chez qui le populisme gagne du terrain.
pm