Bien des réfugiés venant de Syrie, établis depuis peu en Allemagne, ont honte par rapport à ce qui s’est passé la nuit du nouvel an à Cologne. Comme ils n’ont commis aucun méfait, on ne peut pas leur laisser endosser quelque responsabilité qu’elle soit. C’est injuste. Ce que je craignais après que Madame Merkel ait déclaré généreusement que chaque personne poursuivie pouvait jouir du droit d’asile, est entrain de passer à l’aigre. L’ambiance est en train de capoter, laissant place à de plus en plus de suspicion envers les étrangers. Une attitude qui pourrait être égale à un suicide. Le peuple est en train de se scinder en deux camps, ce qui est inquiétant. Il est clair que l’État doit montrer plus de rigueur. Tous ceux qui commettent des délits seront renvoyés. Il est de plus en plus question d’effectuer des contrôles aux frontières. L’esprit de Schengen est de plus en plus compromis. La grande idée européenne s’effrite, parce que l’UE n’est pas capable de maîtriser une crise. C’est déplorable et démontre un laxisme prononcé venant des citoyens. Seraient-ils prêts à sacrifier un projet remarquable pour des causes d’égoïsme et considérer le nationalisme étroit comme une seule option ? Ont-ils oublié que ce dernier à été la cause de millions de morts au cours de l’histoire ? Que l’Europe était un champs de ruines en 1945 ? Eux aussi sont suicidaires !
Et dans tout ce contexte, il se trouve que peu de politiciens soient prêts à se jeter à l’eau. Ce que nous observons actuellement est une détérioration complète de l’Union européenne. Mais trouver un messie – je m’en méfie – dans de telles conditions semble bien compromis. La mentalité « épicier » semble gagner toutes les couches de la populations. Les intellectuels, comme d’habitude, baissent les bras lorsqu’il serait opportun de mettre la main à la pâte. Mais on ne veut pas se salir ! Eux aussi se laissent aller à proférer des slogans anti-européens, à justifier plus ou moins l’exclusion. Devrais-je aller à Lourdes ou ailleurs en récitant sans arrêt des « je vous salue Marie » ? M’asperger d’eau miraculeuse afin que les imbéciles qui nous entourent retrouvent enfin la raison ? Je pense que même notre Sauveur serait impuissant face à cette hardeur meurtrière, qui consiste à mettre tous ceux au pilori qui dérangent notre petit confort. Je pourrais jurer comme un charretier mais malheureusement je suis trop bien éduqué. Quand on parle de l’art de la guerre, j’attrape l’urticaire. Glorifier la mort, les massacres de toutes natures, prendre en compte la torture, l’élimination des femmes et des enfants au nom d’illusoires valeurs, est un acte plus que félon, c’est du cynisme. Dans un tel contexte je ne ressens plus le besoin de serrer des mains à l’église ou ailleurs, de parler d’une paix qui n’existe pas, parce qu’il nous paraît plus aisé de semer le trouble partout où nous pouvons. Et ce qui est le plus démoralisant, c’est que tout cela est parti d’un mouvement se référant à l’évangile. Lorsque nous parlons de sauvegarder la civilisation judéo-chrétienne, il faudrait avant tout pratiquer la miséricorde. Nous le faisons pas, parce que l’exclusion est plus commode. Et le Christ dans tout cela ? Qu’il ne nous emmerde pas !
pm