L’armée irakienne annonce la reprise de la ville de Ramadi. Une défaite de taille pour l’EI. Mais attention, il faut se méfier. Je pense que la force de cet État terroriste ne réside pas tellement dans ses conquêtes territoriales, mais bien plus dans son idéologie et son fanatisme. L’Europe sera toujours menacée, tant que l’aspect logistique concernant les attentats ne sera pas réglé. On en est loin à mon humble avis ! La fascination que ces dirigeants exercent sur une certaine jeunesse plus ou moins déboussolée, réside dans des préceptes de vie d’une désarmante simplicité. Ils appellent à une soumission complète de chaque individu aux lois du Coran. Des lois habilement choisies dans ce livre saint, qui se contredit à bien des reprises, comme l’Ancien Testament d’ailleurs. Mais une chose reste claire : tu ne tueras point ! Ils ont eu l’habilité de prétendre que cela était malgré tout possible lorsqu’il s’agit de se défendre. De se défendre contre la perversité de l’Occident ou contre les incroyants qui ne veulent que leur perte. Des arguments qui ne tiennent pas le cap lorsqu’on sait que les fous de Dieu s’attaquent à des femmes et des enfants. La terreur qu’ils engendrent ne connaît pas de limites. Bien sûr, je lis avec satisfaction tout ce qui peut les affaiblir. La perte de Ramadi est sans conteste un pas dans la bonne direction. Malgré tout je me pose la question de savoir, comment réagissent les populations ? N’ont-elles pas plus ou moins soutenues ce régime félon ? Sans une collaboration active, cela n’aurait jamais pu aller aussi loin.

Il serait bon que dans les prochains mois, Mossoul, une ville à majorité kurde avant sa chute, soit reprise pas les forces légales de l’Irak. Une chose est malgré tout confirmée, les bombardements de l’alliance ne sont pas dépourvus d’efficacité. Ils rendent le quotidien impossible à supporter. Ceci tout aussi bien pour les terroristes que pour la population locale. Peut-être pour elle l’occasion de se révolter ? Mais en a-t-elle les moyens ? Tant que la Turquie ou d’autres nations jouent un jeu parfois opaque, on ne peut guère s’attendre à une évolution positive sur le terrain. En combattant les Kurdes, Ankara fait le jeu de l’EI. Une action répréhensible. Recep Erdogan suit ses propres intérêts, non ceux de la communauté internationale. Tant qu’il considère l’EI comme étant moins dangereux que le PKK, je doute fort que quoi que ce soit puisse changer. Il prétend bombarder des objectifs de l’EI, mais allez savoir ? Que devrait-il se passer à l’avenir ? Il serait opportun, comme le prouve Ramadi, de renforcer considérablement les forces armées sur le terrain. Ce n’est qu’en harcelant sans arrêt l’ennemi, qu’il pourrait y avoir un retour de vapeur. Mais attention! Les pertes engendrées à l’Est, risque d’être compensées à l’Ouest. Des nouvelles inquiétantes parviennent de Syrie, où l’EI est entrain de gagner du terrain. C’est ce qu’il faut à tout prix éviter, afin de préserver le contour méditerranéen. La Libye et les pays du Maghreb sont menacés ainsi que toute l’Afrique septentrionale. Dans un tel cas je ne vois pas d’autres moyens que d’intervenir avec des troupes au sol. L’enjeu serait trop grave pour nous tous et nous commande d’agir. Mais attention, je ne le souhaite pas forcément!

pm

http://www.lemonde.fr/international/article/2015/12/27/face-a-l-etat-islamique-l-armee-irakienne-se-rapproche-de-son-principal-objectif-a-ramadi_4838408_3210.html

Pierre Mathias

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