L’attitude des soldats israéliens, qui ont tué 69 palestiniens depuis le début des attaques de ces derniers à l’arme blanche, est douteuse. Auraient-ils la gâchette trop facile, telle est la question qu’on peut se poser ? Est-il nécessaire de tuer au lieu de neutraliser les assaillants en leur tirant dans les jambes ? Une jeune femme de 18 ans, Adil al Hachlamoun, a été abattue le 22 septembre parce qu’elle refusait de subir un contrôle. Complètement voilée, elle portait sous ses vêtements un couteau. Cela a suffi pour relaxer le soldat responsable de sa mort. Il y a aussi des cas de tortures. Cela ternit l’image déjà entachée de l’armée israélienne. Je sais que de tels méfaits ne se résument pas seulement aux forces de l’ordre de l’État hébreux, loin de là. Mais ces incidents m’incitent à réfléchir sur la question épineuse du meurtre légal. Évoquer la légitime défense, n’entre pas en considération dans la plupart des cas connus. Lorsqu’on observe le comportement de nombreux policiers américains en ce qui concerne le racisme, il est effrayant à quel point les lois peuvent être bafouées par ceux qui considèrent avoir le droit de les interpréter à leur guise. C’est monnaie-courante dans la plupart des régimes totalitaires. Ceux qui ne se laissent pas soumettre, vivent constamment en danger de mort. L’élimination systématique de tous ceux qui gênent, fait partie du quotidien.

Les nazis n’ont pas hésité à rendre légal tous les méfaits contre les juifs et n’ont pas poursuivi leurs auteurs. Un exemple tragique de telles dérives est le 9 novembre 1938, où a eu lieu la nuit de cristal en Allemagne. De nombreuses personnes ont été molestées, d’autre tuées. La mise à feu des synagogues a été systématique. Et tout ceci avec la bénédiction des dirigeants. Ni la police, ni les pompiers ne sont intervenus à temps, comme leur devoir l’aurait exigé. Ils se sont conduits d’une manière félonne et ont à tous jamais nui à leur réputation. De même les soldats ou les Waffen-SS qui ont assassiné sans conséquence légale, de nombreuses personnes. Lorsqu’on réfléchit à ces drames, il serait impératif que les soldats israéliens agissent autrement. Ils ne devraient jamais oublier le passé et en tenir compte dans leur comportement. Ils portent l’obligation de mettre l’éthique au premier plan. Cela devrait être la règle absolue chez tous ceux qui peuvent faire feu dans le cadre de leur métier. Et ceci peu importe où. Il est effrayant de constater à quel point les limites sont toujours à nouveau dépassées. Le port d’un uniforme ou d’une licence d’armes, ne doivent jamais faire oublier à leurs détenteurs qu’ils ont des obligations civiques et que ces dernières s’appliquent à toutes personnes sans exception. Je pense qu’il serait du devoir de l’état-major de l’armée israélienne de mettre enfin un terme à un tel comportement. On en est loin, car le gouvernement attise l’atmosphère en prétendant que tous palestiniens peuvent être considérés comme des ennemis potentiels. Il sème la peur et cautionne indirectement ces meurtres. Dans ce cas-là il se démarque d’une manière flagrante de la Charte des droits de l’homme. Cela ne veut pas dire que je cautionne pour autant les attaques à l’arme blanche, au contraire.

pm

http://www.liberation.fr/planete/2015/11/02/en-israel-des-soldats-ont-la-gachette-facile_1410569

Pierre Mathias

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