Les rebelles talibans se sont emparés de la ville de Kunduz. Une cité où vivent 300000 habitants. Elle est située sur la route entre Kaboul et le Tadjikistan et a de ce fait une importance stratégique considérable. C’était là que les troupes allemandes étaient stationnées avant leur retrait en 2013. L’armée afghane n’a pas été en mesure de s’opposer aux assauts répétés des rebelles. Il est à craindre que le même scénario se répétera ailleurs dans le pays. Sans aide étrangère il sera difficile de maintenir le statu quo. La preuve que les combattants fondamentalistes ont encore toujours un grand soutien au sein de la population. L’idéologie islamique semble être plus convaincante que le bon sens. Je pense que beaucoup d’Afghans souhaitent que « l’ancien régime » s’instaure à nouveau. L’intolérance et la violence seraient de nouveau de mise ainsi que la discrimination des femmes ? La preuve que le progrès a la vie difficile au sein d’une société séculaire. Un phénomène que nous connaissons ailleurs dans le monde actuellement. Que ce soient des hordes assassines de l’EI en passant par Al Quaida dans le Sud saharien. Est-ce la preuve que l’homme ne peut pas rompre ses liens ancestraux, même s’ils amènent le malheur ?
Ne nous faisons pas d’illusions, même un rapprochement entre Vladimir Poutine et Barak Obama ne pourra pas empêcher les gens à se massacrer au nom d’une pensée erronée. La preuve que le siècle des lumières est à des années lumières de l’illumination ! Notre société plonge de plus en plus dans l’obscurantisme. Peut-être une façon de d’ignorer la réalité ? C’est dans un tel contexte qu’il faudrait analyser cette prise d’otage de toute une ville en Afghanistan, la preuve que sans une intervention extérieure rien ne peut être établi. La leçon à en tirer pour la Syrie est de constater que sans la présence de troupes au sol, rien ne peut être atteint. Mais soyons clairs, cela représenterait une occupation s’étendant sur des décennies. 30 ans de présence des troupes occidentales n’ont rien changé à la situation du gouvernement de Kaboul. Il est indéniablement que toléré par une frange limitée du peuple afghan. Ce bilan est désastreux pour les forces qui disent représenter la démocratie. Un aveu d’échec qui me fait frémir. Peut-être la preuve que nous vivons en pleine décadence. Nos valeurs ne semblent pas concerner ceux que nous voudrions gagner à notre cause. Pour eux elles sont plutôt l’expression d’un néocolonialisme. C’est tout au moins de cette manière que les Talibans ou les fous de Dieu ailleurs dans le monde décrivent notre action. Si nous avions vraiment convaincu le peuple, nous en serions pas là. Il n’y a pas un jour où il n’y a pas une mauvaise nouvelle. La situation des pays démocratiques devient de plus en plus précaire, aussi en occident. Pour beaucoup d’entre-nous elle est synonyme de faiblesse. Le populisme est le signe avant-coureur du totalitarisme. Ce dernier à l’attrait de déresponsabiliser les citoyens. Mais ils oublient qu’ils se retrouvent ainsi transformés en esclaves. Ce que nous reprochons aux Afghans, est de se soumettre à des violences arbitraires, qui les renvoient des centaines d’années en arrière. Mais nous aussi ne sommes pas à l’abri d’un tel retour de manivelle ! Il serait temps de se faire une raison !
pm