L’île de Kos, en Grèce, est soumise à un afflux incontrôlé de réfugiés venant de Turquie. Des milliers de migrants sont parqués dans un stade – 7000 à l’heure actuelle – dans des conditions les plus précaires. Dès que leurs cas seront statués, ils pourront où gagner d’autres lieux en Europe ou être renvoyés d’où ils sont venus. Les 33.000 habitants sont exaspérés. Au rythme de 500 nouveaux-venus par jour, les capacités officielles d’hébergement sont saturées. 2000 personnes hantent les rues ne sachant pas trop comment se nourrir et où se loger. Une révolte n’est pas à exclure. Cet exemple démontre qu’il est absolument impératif de restructurer le droit d’asile au sein de l’UE. Sinon nous irons à la catastrophe. De plus en plus de lieux d’accueil en Allemagne partent en fumée. Jusqu’à présent il n’y a pas eu de victimes, mais c’est une question de temps. Même si la volonté est grande de leur accorder un répit, – dans beaucoup d’endroits les habitants montrent beaucoup de solidarité contre les traqués – il est à craindre que ce climat capote d’ici peu. Que faire ? Rendre les frontières plus hermétiques est une solution qui laisse planer des doutes. Est-elle compatible avec les principes du droit d’asile ? Peut-on refuser à une personne en danger de mort l’accès à l’UE ? Théoriquement oui, moralement non.
Une chose est par contre claire : il faut qu’une sélection se fasse et ceci le plus rapidement possible. Les instances responsables sont débordées. Il manque le personnel et souvent les documents nécessaires pour prendre une décision. Comment évaluer un sans-papier ? C’est impossible ! Mais ne nous faisons pas d’illusions. Même si les conditions se détérioraient encore plus – ce qui est à prévoir – le flux actuel ne sera pas stoppé. Plutôt être confronté à des conditions de précarité, que d’être exécuté. Des personnes étant prêtes à se noyer sur des embarcations plus que bancales, ne se laisseront pas impressionner par l’ire populaire qu’elles pourraient provoquer par leur présence. Le désespoir est tel, qu’il efface toutes craintes. Lorsqu’on vient de l’enfer, on prend en compte toutes les situations possibles. Une chose est évidente, une bombe à retardement risque d’exploser à tous instants. La haine est perceptible dans tous les endroits où les réfugiés devraient être accueilli. Elle n’est peut-être pas encore majoritaire comme des statistiques allemandes semblent le prouver, mais la tendance va à la hausse. Les groupuscules inspirés du nazisme ont le vent en poupe et pourraient bien perturber de plus en plus la vie quotidienne. Une raison essentielle d’agir ! Mais comment ? Ne soyons pas dupes, les solutions préconisées ne mènerons pas à grand chose. Améliorer les conditions sur place, dans des cas d’exil économique, est une bonne chose, mais elle mettra un temps infini à se réaliser. L’appât du gain sur le dos des autochtones est un phénomène pré-colonialiste qui ne risque pas de s’altérer, au contraire. Intervenir dans les guerres est à long terme pas souhaitable. Renvoyer par retour de courrier des millions de migrants pourrait être considéré comme un génocide équivalant à celui de la seconde guerre mondiale. Pour l’instant il n’y a pas de perspectives, ni pour eux, ni pour nous.
pm