Pendant que j’écris ces lignes, l’Allemagne, la France et la Grèce ont élaboré un compromis qu’ils soumettront à leur collèges de l’Eurogroupe. Il fera grincer des dents au plus récalcitrants, comme la Finlande par exemple, qui refuse toute aide à Athènes. Malgré le va-et-vient insupportable que nous avons vécu ces derniers jours, il est certain que sans un accord l’Europe comme l’ont imaginé ses créateurs serait caduque. Même plus, je pourrais m’imaginer qu’elle s’effondre et qu’elle place à des nationalismes dignes du 19ème siècle. La crise a démontré qu’il faut à tout prix mettre en place un système politique à l’échelle de l’UE qui serait le même pour tous. Cela va de l’harmonisation de certaines lois qui entrent en jeu en ce qui concerne les finances et l’économie. Une chose est sûre, l’Europe sociale fait cruellement défaut. Ces événements seraient l’occasion de faire des pas essentiels pour l’avenir. Si nous ne voulons pas être submergés par les populismes de tous bords, il faut montrer du courage et de la détermination. Il n’en va pas seulement de l’économie mais aussi d’une certaine éthique. L’aspect humain et culturel est une pierre d’achoppement qui a été trop longtemps laissée de côté. Non, je ne veux pas l’Europe de l’argent. Il doit avant tout nous servir, non nous étouffer. Il n’en va pas seulement des sous !

Dans un tel cas je ne verrais pas de raison de faire tant d’efforts. Je suis peut-être un idéaliste, mais force est de reconnaître que le pragmatisme, comme nous avons tendance de le porter aux nues, est aussi une illusion s’il ne se résume qu’à cela. Je ne suis pas naïf au point d’ignorer l’importance de la gestion financière. Mais je ne voudrais pas qu’elle dicte sans arrêt notre destinée. Il va être dans quelques secondes 6 heures du matin. Je suis curieux d’apprendre ce qui se passe à Bruxelles. Les 19 négocient à nouveau. Alexis Tsipras ne veut pas entendre parler de la création d’un fonds au Luxembourg qui aurait pour but d’effectuer de gérer les actifs, de privatiser si nécessaire. Ce serait une mise sous tutelle du point de vue de la Grèce. Il est certain que le Premier n’apprécierait pas que les créanciers s’immiscent trop dans les affaires internes de son pays. Oublie-t-il que dans le privé les banques, qui font des prêts, effectuent un contrôle régulier, afin de savoir si les conditions négociées sont bien respectées. Qu’elles interviennent s’il le faut. Personne n’est prêt à donner de l’argent sans savoir comment il est géré. En ce qui concerne la Grèce, un grand nombre de promesses n’ont pas été mises en pratiques par les gouvernements précédents. Dans un tel cas il est tout à fait normal que la confiance ne règne pas, au contraire. Sans un plan de restructuration de la dette, il ne peut pas y avoir de nouveaux crédits. Sans une relance de l’économie, les Grecs ne pourront jamais rembourser quoi que soit. Si ces conditions n’étaient pas remplies, le Grexit ne peut pas être évité. L’aspect géopolitique d’un tel pas serait désastreux. En plus il mettrait un coup de frein sérieux à l’évolution politique de notre continent. Mais je pense aussi qu’il ne serait pas opportun d’arriver à un compromis boiteux. Lorsque cet article paraîtra nous en saurons peut-être plus. J’espère bien que nous devrons pas faire le deuil de l’UE.

pm

http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/07/12/sommet-sur-la-grece-blocage-sur-les-exigences-de-l-eurogroupe_4680694_3234.html

Pierre Mathias

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