L’UE rendra public aujourd’hui un rapport sur l’avenir de la zone euro. Les événements que nous vivons actuellement en ce qui concerne la Grèce, démontrent qu’il y encore bien des failles dans le système actuel et qu’il serait d’une grande importance d’améliorer les structures. Tous d’abord il serait opportun de rendre plus mobile le marché du travail. Cela implique une reconnaissance mutuelle des diplômes qui irait bien plus loin que ce qui se passe actuellement. Dans la foulée il faudrait harmoniser les salaires minimums et les prestations sociales. Je pense en particulier aux assurances maladies, chômage et aux retraites et ceci sans laisser de côté les questions fiscales. Il faudrait évidemment éviter toutes formes de dumping. Faire venir de la main d‘œuvre bon marché devrait être interdit. Les responsables de l’UE démontrent qu’ils ont compris qu’il fallait à tout prix encourager les pays-membres à plus de solidarité. Et c’est probablement là que le bât blesse. Cela implique moins d’emprise nationale sur l’économie. Mais aussi des gardes-fous en cas de dérapage. La crise grecque se serait déroulée autrement, car tous les États-membres porteraient à part égale les dettes contractées dans le passé. Je crains qu’une telle idée, aussi juste soit-elle, ne trouve pas le consentement nécessaires auprès des nations.

L‘ Europe est traumatisée par ce qui se passe à Athènes. Je pense qu’aucun parlement national ira dans un tel sens, ce qui est à mes yeux regrettable. Les députés feront valoir leur devoir de protection en ce qui concerne leurs électeurs. Lorsqu’il s’agit de son pécule, le citoyen est forcément égoïste. Même si au bout du compte il pourrait être gagnant si les membres suivaient les recommandations de Bruxelles, il ne se laissera pas entraîner dans ce qu’il considère comme étant une aventure. C’est là précisément qu’un observateur averti peut détecter le mal qui a été commis. La confiance dans notre monnaie et dans les institutions qui en portent la responsabilité ont été détériorées. Pour la rétablir il faudra des années. Dans toutes réformes il serait nécessaire d’analyser ce qui se passe depuis des décennies. La crise qui nous touche tous à son origine dans le déséquilibre économique qui touche les pays de la zone euro. Pour imposer plus d’intégration il est absolument nécessaire de mettre à niveau le train de vie. Un pari presque impossible. Le seul moyen d’y arriver serait de mettre en place un système de transferts comme nous le connaissons au niveau nationnal. Les régions riches sont forcées d’aider celles qui ont moins de moyens. Un Allemand devrait accepter de subventionner la Grèce par exemple et ceci sans contrepartie. Allez lui faire comprendre une telle démarche ! C’était l’idée qui se cachait derrière l’Eurobond, celle de mutualiser les profits et les dettes. Je me rappelle encore du tollé général qu’une telle intention a provoqué dans certaines chancelleries. Peut-être ne serions-nous pas là, si cette idée avait trouvé plus d’adhérents. Pour y arriver un jour, les citoyens européens devraient avoir des liens plus étroits avec l’UE. Cela implique une plus grande responsabilité du parlement européen, plus de démocratie. Ils ont encore l’impression qu’un cercle réduit de décideurs agit à sa guise, sans prendre en considération leurs avis. Sans une identification plus grande nous courrons à l’échec !

pm

http://www.lemonde.fr/crise-de-l-euro/article/2015/06/21/en-pleine-crise-grecque-bruxelles-prone-un-renforcement-de-l-eurozone_4658744_1656955.html

Pierre Mathias

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