Manuel Valls va à nouveau avoir recours à l’article 49-3 privant le parlement d’un vote sur la loi Macron et ceci pour la deuxième fois en cinq mois. Il veut inverser au plus vite la vapeur en ce qui concerne l’emploi. Le chômage larve toutes initiatives prises pour faire redémarrer l’économie. La crise de l’Euro concernant la Grèce est une inconnue dont les conséquences sont imprévisibles. Pour les investisseurs une raison d’exercer beaucoup de retenue, ce qui n’avantage évidemment pas une relance. François Hollande a dit à plusieurs reprises qu’il ne se représenterait pas si les chiffres des demandeurs d’emploi ne diminuaient pas. Il lui reste peu de temps, d’où la nécessité d’agir au plus vite. Je crains que l’activisme du Premier Ministre n’arrange pas les choses. L’industrie ne peut pas se réformer en deux jours. Les réformes nécessaires imposées par l’État joueront certes un rôle, mais le problème est ailleurs. C’est à l’économie de se rénover elle-même et ceci sans pression gouvernementale. Le marché a ses propres règles, ce qui ne facilite pas les choses. La compétition ne peut que fonctionner tant que les donnes requises sont appliquées. Les charges sociales sont un des facteurs. C’est un secret pour personnes qu’elles sont trop élevées.
Pour un régime social-démocrate un casse-tête chinois. Cela reviendrait à dire que les employés et les travailleurs devraient faire des sacrifices, ce qui n’est pas évident. Lorsque je reprends la lecture des changements évoqués pas la loi Macron, je me dis qu’ils sont bien frileux. Et même ceci provoque des remous au parlement. On est loin des grandes reformes du Chancelier Schröder il y a quelques années. Cela revient à dire que la France est profondément conservatrice et que tous changements provoquent de la crainte. Et c’est justement là que le bât blesse. La société a évolué, en particulier en ce qui concerne la mondialisation. Toutes formes de protectionnisme, comme le préconise Marine La Pen, ne peut qu’aboutir à l’échec, plus encore à la précarité. Aucun pays ne peut plus se suffire à lui-même. L’exemple de ce qui se passe actuellement à Athènes devrait nous faire réfléchir. Les rouages de la haute finances ne connaissent pas les frontières. On a beau se révolter contre une telle mainmise de l’économie planétaire, mais il est impossible de faire marche-arrière. Dans de telles conditions il faut adapter les règles nationales à celles du marché. C’est justement là que tout décideur nage à contre-courant. Il doit imposer aux citoyens des lois qui ne correspondent pas à l’éthique d’un peuple. Ce n’est pas la loi Macron qui donnera une nouvelle jeunesse aux structures actuelles. C’est un compromis, rien de plus ! Il faudrait aller bien plus loin, mais personne n’est prêt à le faire. La France est soumise à un immobilisme qui la plonge dans un état de torpeur. On peut reprocher beaucoup de choses au gouvernement, mais comment peut-il agir dans de telles conditions ? Comme il n’a plus rien à perdre, il devrait prendre les devants en agissant enfin avec moins de timidité. Ce serait au Président de faire acte d’autorité. Mais il semble ne vouloir choquer personne. Dans de telles conditions rien ne changera. Le rôle des partis n’est pas forcément de plaire ; ils doivent agir, même au risque de perdre le pouvoir. On en est loin !
pm
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