L’université du Maryland a publié une étude, où il est démontré que 42,1 % des colonies d’abeilles ont été décimées entre avril 2014 et avril 2015. Ceci en particulier dans le « Corn Belt », le silo à grains des USA. Les pesticides ne sont pas en mesure de faire le choix entre les bons et les mauvais insectes. Ils peuvent être considérés comme le zyklon b de l’agriculture. L’appât du gain nous entraîne à la catastrophe. Pour éviter « des dommages » on élimine sans discernement tout ce qui pourrait nuire à une « belle récolte ». Parmi les victimes : les abeilles ! Cet exemple démontre bien à quel point nous sommes aveugles. Avons-nous oublié que sans elles il ne peut pas y avoir une fécondation naturelle, que nos arbres fruitiers courent à leur mort lente, que les forêts ne peuvent pas se régénérer ? Et ceci pour maintenir le cours du blé dans une fourchette financière soi-disant stable. Le consommateur refuse de dépenser plus pour sa nourriture, même si elle garantit sa vie. Le bon-marché exige des agriculteurs qu’ils produisent le plus possible afin de faire du bon marché ! Pour y arriver, seule la chimie peut intervenir. Une hérésie !

Si nous acceptons de nous empoisonner, c’est notre affaire, mais le génocide des abeilles ne peut pas être accepté. Il y a bien « des bonnes âmes » qui essaient de minimiser les conséquences fatales de l’agriculture intensive en prétendant que les poisons en vente dans le commerce sont bios ! Lorsqu’on sait que le terme bio est synonyme de vie, il y aurait de quoi sourire si les conséquences n’étaient pas aussi fatales. Je ne comprends plus ce monde ! Moins pas les horreurs qui se passent que par l’aveuglement des citoyens. Tout être normal essaie de se préserver, de ne pas se soumettre à des dangers extérieurs. C’est son bon droit ! Mais ne remarque-t-il pas qu’en achetant des produits de grande consommation il détruit l’environnement ? Il y a quelques années j’ai tourné quelques films ayant pour sujet l’horticulture industrielle. Je me suis rendus pour cela aux Pays-Bas. Lors de mon premier séjour j’ai vu des tonnes d’insecticides et de pesticides dans les serres et à l’extérieur. Pour pouvoir produire la fleur idéale, il était de mise de la faire pousser dans un environnement biologiquement mort. Pour les abeilles c’était une hécatombe. Quelques années plus tard un renversement total de la situation. La culture bio a fait de tel progrès, que l’utilisation abusive de la chimie agricole n’a plus lieu d’être. Les fleurs sont plus belles que jamais et coûtent à peine plus chères. Cet exemple démontre qu’il est certes possible d’opérer différemment, mais ce n’est pas possible sans le consentement de l’industrie. J’ose espérer qu’aux États Unis et ailleurs, il y aura un revirement d’attitude tant qu’il en est encore temps. La mort des abeilles serait une bonne occasion de revoir sa copie. Il en va de notre survie ! Si elles venaient à disparaître, il en serait de même de nous. Sans clients les trusts ne peuvent plus faire d’affaires ! Le business ne justifie pas tout, mais c’est à nous d’élever nos voix ! Sans cela il n’y aura plus que l’apocalypse ! À bon entendeur !

pm

http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2015/05/13/les-etats-unis-connaissent-des-pertes-d-abeilles-sans-precedent_4633089_1652692.html

Pierre Mathias

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