Combattre le racisme et l’antisémitisme est pour moi une évidence, mais il ne suffit pas de le dire, il faut agir. C’est justement là qu’on s’aperçoit qu’entre la dialectique est la réalité il y a un fossé difficile à franchir. Tout d’abord il faut se poser la question pourquoi de telles aversions peuvent voir le jour ? Sont-elles dues à un phénomène social ? Issues peut-être d’un réflexe de jalousie ? La pratique démontre plutôt le contraire, car elles s’attaquent à des tranches de la populations moins privilégiées. Même l’antisémitisme, qui a été souvent décrit comme une lutte contre les profiteurs, contre tous ceux qui se hissent à la tête de la société sans aucuns scrupules, ne fait pas la différence entre les riches et les pauvres. Le taux de réussite est le même qu’ailleurs. Et les religions ? Il est facile de les rendre responsables de l’exclusion, mais je pense qu’elles sont manipulées afin de disculper tous ceux qui sèment la haine, de la justifier avec des arguments théologiques qui ne peuvent pas être pris au sérieux. Il me paraît certain que tous ressentiments racistes ont les mêmes racines. Celles d’individus ne se sentant pas bien dans leur peau, souffrant d’un grave complexe d’infériorité. Et c’est justement là que les choses se gâtent. De nouveaux décrets, une répression accrue des actes criminels de la part des autorités sont une chose, mais elles n’endigueront pas l’inimité, car elle est souvent irrationnelle.
Cela est plus grave lorsqu’elle se transmet de génération en génération. Il est important que l’école joue un rôle régulateur, mais il ne faut pas lui demander trop. Elle n’est pas en mesure d’annihiler chez les enfants des partis-pris qui leur ont été serinés par leurs parents. Elle ne peut qu’informer, faire l’éloge de la différence, mais elle ne tuera en aucun cas des aversions viscérales. Lorsque François Hollande engage son gouvernement à lutter d’une manière plus sévère contre toutes exactions, je ne peux que soutenir cette initiative. Il est nécessaire d’interdire toutes déclarations discriminatoires, dont Jean-Marie Le Pen est depuis années passé maître. Le pire qu’une frange importante de la population approuve de telles diatribes. Elle les répète sans vergogne, souvent dans des lieux publics. Plutôt par dérision, sans penser au mal que cela peut provoquer. Au bout du compte on risque d’arriver à une division de la société. Chaque argument est bon pour salir la renommée d’une personne considérée par ses origines comme étant mineure. Les attaques contre Christiane Taubira peuvent être citées en exemple. La traiter de singe est abjecte. Ce sont des propos racistes dignes des caricatures nazies, où les juifs avaient tous des nez crochus. L‘ État se doit d’intervenir d’une manière intransigeante, mais il ne réussira pas à étouffer de tels sentiments. La preuve que toutes interventions n’ont qu’une impacte limitée. Mais cela n’empêche pas que les médias doivent proscrire toutes formes de racisme, que ce soit à la télévision, à la radio ou dans les journaux. C’est parfaitement possible, bien moins sur internet, où règne l’anarchie. On peut mettre en veilleuse certains sites, mais l’impact est de courte durée. D’autres reprendront immédiatement la relève. N’étant que rarement diffusés au sein de l’hexagone, une lutte efficace contre le racisme y est utopique, d’autant plus que certains régimes l’utilise pour nous déstabiliser.
pm