Cette fois-ci c’est l’université de Garissa, au Kenya qui est visée. Elle est située à 150 kilomètres de la frontière somalienne. Des terroristes du Chabab, un groupe islamiste somalien lié à Al-Qaida, a ouvert le feu sur des étudiants qui se rendaient à l’église à 6 heures 30, heure de Paris. Cent-quarante-sept personnes ont été tuées et soixante-dix-neuf blessées. Les quatre agresseurs ont été abattus. Nous assistons aujourd’hui à une recrudescence d’actes inhumains, qui risquent malheureusement d’être considérés comme des faits divers, vu leur nombre. Il serait fatal que nous les prenions comme une fatalité. Ceux qui les exécutent sont probablement des malades qui ont vécu un lavage de cerveau idéologique. Mais cela n’excuse en aucune manière leurs actes. Ce qui s’est passé à Garissa ressemble bien à un conflit religieux. Les personnes visées étaient des chrétiens. Lorsqu’on sait quel mal ont provoqué les dogmes, on est en droit de se poser la question comment il est possible que des personnes se basant sur les écritures, qui condamnent sans rémission de tels actes, puissent agir de la sorte. Aujourd’hui ce sont des personnes se réclamant de l’Islam qui font les titres des journaux, dans le passé des adeptes du christianisme. Il serait dans un tel contexte insensé de s’accuser mutuellement.

Un fait reste acquis : lorsque les croyances s’en mêlent, l’horreur absolue est au programme. L’idéologie, quelle que soit son origine, est un poison. Elle est toujours une bonne méthode pour éliminer ses adversaires, pour justifier les meurtres commis en son nom. Que penser dans une telle situation ? Croire en la bonté de l’être humain ? Je n’y crois plus, même si les religions gardent encore espoir que l’homme retrouve sa raison. Aucune philosophie a pu servir de garde-fou, au contraire. Pour un croyant un aveu d’échec sur toute la ligne. Aussi les apôtres de la paix peuvent remballer leurs bonnes intentions ! Elles sont un leurre ! Mettre des pays à feu et à sang est une réalité objective, que la colombe de la paix ne peut pas ignorer. Mais il est probablement nécessaire de manifester pour garder une certaine dignité. Je ne critiquerai personne qui le fait, mais pour ma part je suis plutôt enclin d’utiliser d’autres moyens pour se défendre. Il ne sert à rien de raisonner des fanatiques. Ils ne connaissent qu’un langage, celui des armes. C’est un aveu complet d’échec. Le drame de Garissa démontre que le respect, que la solidarité et que la libre expression ne sont que des vœux pieux. Je n’ai pas de gênes guerriers en moi, mais je refuse d’être naïf en ce qui concerne les conflits idéologiques que nous connaissons. Force est de constater que je prends de plus en plus de distance par rapport à tous ceux qui prônent le pacifisme. Je refuse de pardonner certains actes et suis d’avis qu’ils doivent êtres combattus avec la plus grande rigueur. Je suis triste que la période pascale soit entachée par de tels attentats. Je sais, il faudrait brandir un rameau d’olivier, essayer de comprendre les raisons profondes qui incitent certains assassins à se comporter ainsi, mais je refuse à le faire, considérant qu’il devrait avoir pour tout le monde assez de place. Pour ma part je respecte les croyances tant qu’elles ne servent pas de prétextes à des massacres. Dans le cas qui nous concerne, c’est un conflit territorial.

pm

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2015/04/02/kenya-l-universite-de-garissa-attaquee_4607806_3212.html

Pierre Mathias

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