Sans aucun doute l’euro était trop cher. Il ne correspondait plus à la situation économique de l’Europe. De plus en plus d’entreprises ne peuvent plus faire face à leurs obligations et sont obligées de déposer leur bilan. Les exportations sont en régressions, car plus personne n’est prêt à payer le prix fort. Il était indispensable d’agir. Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne a pris les devants. Une initiative personnelle qui prend une dimension politique. En rachetant des obligations d’État, il génère de l’argent frais. 60 milliards par mois pour remettre le train en marche. Peut-être une opération qui comportent certains risques, mais il ne pouvait pas faire autrement. Le taux de chômage dans la zone euro est très élevé. Les tensions sociales se font ressentir lors des élections. Le continent est en train de devenir de plus en plus populiste, une dérive qui risque de devenir insupportable et qui met en danger tout notre système démocratique.

L’initiative de le BCE démontre à quel point la politique perd de son influence. Normalement de telles mesures devraient être approuvées par le peuple. On ne lui demande plus son avis. Les banquiers démontrent ainsi qui prend les décisions. Ce ne sont plus les élus mais quelques fonctionnaires. C’est là que j’émets des doutes, même si je trouve les mesures justifiées. J’aurais préféré que les gouvernements de l’UE aient fait ce pas. Un pays puissant comme l’Allemagne a du, malgré ses réticences, jouer la carte de Mario Draghi. Dans de telles conditions les citoyens peuvent se poser la question si leurs voix comptent encore ? Ce qui se passe actuellement démontre que nous sommes entrés dans un système autocratique et qu’il nous reste rien d’autre à faire que de se soumettre aux décisions de quelques fonctionnaires. Tant que la mécanique roule, il n’y aura pas une opposition notable, mais que se passerait-il si la machine cale ? Je n’ose pas y penser. Dans un tel cas de figure il est possible d’observer à quel point la démocratie est fragile. Elle ne devrait pas se soumettre à la volonté de certains leaders. Il ne fait plus aucun doute que le président de la BCE en fait partie. Son pari pourrait marcher, mais à condition que les banques ne spéculent pas avec l’argent frais. Ce sont les entreprises qui doivent en profiter pour reprendre du poil de la bête. Il faut absolument que les exportations redémarrent. Sans elles il n’est pas possible de donner un coup de fouet au marché intérieur. Mais cela ne peut pas se faire sans une restructuration financière. La Grèce est un exemple négatif. Vivre en faisant constamment des dettes précipite tout un peuple dans la misère. Pas étonnant que le tout s’effondre un jour comme un château de cartes. Faire comprendre à la population qu’il faut faire de grands efforts pour redresser la barre est une utopie. Personne s’y tient ! D’autre part laisser la précarité gagner du terrain ne peut qu’attiser la haine. L’action de la BCE ne pourra que réussir si le mot rigueur reprend de sa valeur. Autrement il est à craindre que l’anarchie gagne de plus en plus de terrain. Ce n’est pas en vivant de crédits que l’avenir peut se faire. Le travail et l’effort doivent reprendre leur droits. Pas la spéculation !

pm

http://www.liberation.fr/economie/2015/03/11/contre-la-deflation-l-euro-se-rapproche-du-dollar_1218896

Pierre Mathias

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