Sur Facebook il a été possible de voir dimanche 1er mars une altercation entre des policiers et un sans-abri qui s’est soldé par la mort de ce dernier. Cela s’est passé dans le quartier défavorisé de Skid Row à Los Angeles. L’homme était connu sous le nom «d‘ Afrika », indiquant bien qu’il était noir. Cet incident malheureux risque d’attiser à nouveau la haine raciale. La preuve que la discrimination est toujours de mise. Même si c’était un acte d’autodéfense, la victime s’étant emparée d’un revolver d’un des policiers, les réactions au sein de la population afro-américaine ne pourront qu’être vives.
La société américaine, ainsi que la nôtre, est en pleine mutation. Le nombre de blancs par rapport à une société multiraciale diminue de plus en plus. Il n’est plus possible de parler de sa prédominance. De même en France où les citoyens issus de l’immigration représentent aujourd’hui une minorité de plus en plus nombreuse. Il est évidant que dans de telles conditions la peur s’insère parmi ceux qui se considéraient jusqu’à présent comme faisant partie de la classe dirigeante. Fini l’époque où les boss étaient dans bien des cas des blonds aux yeux bleus, où ces derniers faisaient la pluie et le beau temps ! La violence de la police aux USA est probablement un dernier sursaut contre une évolution qui ne peut être stoppée. Cette situation est de la dynamite ! Il est à craindre qu’elle puisse se transformer en une guérilla urbaine. Il serait urgent de s’en prendre aux inégalités. Quand on sait que l’assurance-maladie mise en place par Barak Obama est constamment remise en question par les Républicains, un observateur averti se rend bien compte que l’Amérique blanche essaie par la force de revenir en arrière, à des temps où les noirs étaient considérés comme des sous-hommes. Ces conservateurs ne se rendent pas encore compte que la démographie agit contre de tels propos. Un phénomène que nous connaissons aussi en Europe où les tensions ethniques augmentent de plus en plus. Le seul moyen d’arriver à un équilibre serait de tout tenter pour obtenir une égalité des chances. Le maître-mot est l’école. Tous ceux qui jouissent d’un bon bagage culturel risquent moins de déraper dans la précarité. Mais sans une volonté populaire il ne sera pas possible d’atteindre un tel but. De loin on peut avoir l’impression qu’un choix fatal a été fait : celui de la violence. Il est évident que parmi ceux qui se sentent mis à l’écart il y a des brebis galeuses. La délinquance est souvent le moyen qu’ils choisissent pour essayer de s’en sortir. En agissant ainsi ils sont fatalement les perdants. De même tous ceux qui croient qu’ils pourront garder leurs privilèges grâce à la répression. Pour obtenir le calme il faut avant tout se confronter aux réalités et essayer de trouver des solutions équitables. Régler les problèmes par les armes ne mène à rien de bon. Il est évidemment difficile pour une certaine bourgeoisie de reconnaître qu’elle doit partager ses privilèges avec des démunis. Si on veut éviter une guerre civile, il est nécessaire de se poser de telles questions. Je pense que dans les conditions actuelles il sera difficile de faire appel à la raison. Mais une chose est sûre : le racisme sera thématisé lors des prochaines présidentielles.
pm