Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, a apporté son soutien à une école niçoise pour avoir fait convoquer le petit Ahmed, 8 ans, au commissariat. Il a fait l’apologie des meurtriers de « Charly hebdo ». Tout d’abord j’ai été déconcerté, mais en y réfléchissant bien, je trouve cette initiative justifiée. Vous me direz que de traiter ainsi un petit garçon est exagéré. Mais lorsque le mouvement islamiste Boko Haram utilise une fille de dix ans comme bombe vivante au Nigeria, il y a de quoi réfléchir. C’est la preuve que les terroristes ne reculent devant rien. Elle ne savait probablement pas exactement ce qu’elle faisait, mais avec le lavage de cerveau qu’on lui avait prodigué, elle ne pouvait probablement pas faire autrement. Elle a entraîné dans la mort un grand nombre d’innocents.
Cela démontre à quel point il est possible de manipuler des enfants. Dans un tel contexte la direction de l’école niçoise ne pouvait pas réagir autrement. Le petit Ahmed a du être influencé par son entourage à faire une telle déclaration. Ce n’est pas une bagatelle qu’on peut ignorer. Il est évidant que le milieu familial joue un rôle important et qu’il peut être porteur de fanatisme. Il ne faut pas se faire d’illusions, les djihadistes nous ont déclaré la guerre et il faut agir en fonction. Qui peut prouver actuellement que des enfants ne partent pas en croisade contre les incroyants que nous sommes ? On ne peut pas reprocher aux pédagogues d’être vigilants. Mais cela ne devrait pas déboucher sur une chasse aux sorcières. Leur rôle, ainsi de celui tous ceux qui sont directement concernés, je veux aussi parler des imams, consiste à apaiser les esprits et à accepter un dialogue constructif. Que peut-on faire pour ne pas impliquer les enfants dans un tel processus de violence ? Fermer les yeux serait une mauvaise option. Exagérer les sanctions aussi. Il faut à tout prix que l’école reste un terrain neutre, où il est possible de débattre de tous les problèmes. Mais ne nous faisons pas d’illusions, sans les familles il n’y a pas de solutions. Il faudrait leur faire comprendre que la violence ne règle rien. C’est presque impossible car les émotions culminent de plus en plus. Je me demande si on ne demande pas trop aux profs. Comment peuvent-ils calmer les esprits ? Je ne les envie pas ! Ce n’est pas leur rôle de régler les conflits en dehors de l’école. Ma nièce qui travaille comme pédagogue dans un établissement multiculturel est obligée de s’imbriquer dans le tissus familial pour que ses élèves ne sombrent pas dans l’échec. Elle le fait parce ce qu’elle est une idéaliste et croit encore toujours que l’homme est capable d’être bon. Une tâche presque impossible à maîtriser. Elle est en but à des critiques acerbes qui lui causent des nuits blanches. Je ne crois pas qu’elle aurait fait appel à la police dans le cas du petit Ahmed. Elle aurait essayé de faire comprendre aux parents que la tolérance est un bien essentiel en France ou ailleurs, que de telles paroles peuvent blesser. Probablement elle n’aurait pas été entendue, mais que reste-t-il d’autre à faire ? Mais une question reste ouverte : est-ce son rôle d’éduquer les aînés ?
pm