Parfois j’aimerais plonger comme l’autruche ma tête dans le sable. Ne plus prendre note des mauvaises nouvelles qui nous assaillent ces derniers temps. Charlie hebdo, l’Ukraine, l’impétueux Tsipras, qui cherche à dynamiter l’UE, les nostalgiques du Pegida en Allemagne et puis les merveilleux sondages qui placent le FN avec environ 30% d’opinions favorables au premier rang des partis français. Il y a de quoi pavoiser ! Dans une telle situation il serait peut-être préférable de sombrer dans les bras de Morphée. Mais cela de servirait pas à grand chose. Laisser la barre aux démagogues n’est pas une bonne solution. Mais force est de se demander pourquoi les événements prennent une telle tournure.

2015 ne semble pas être un bon cru, à moins que nous mettions les bouchées doubles pour stabiliser un continent qui donne des signes de faiblesses. Non, nous ne pouvons pas imiter l’autruche. Cela engendrait de bien plus grandes catastrophes ! Sauter du lit, faire de la gymnastique, se restaurer et retrousser les manches ! «Cela roule ! » et répéter comme un perroquet à tous vents cette phrase qui ne dit pas grand chose! « Tous va bien ! Je me sens en pleine forme ! » La méthode Coué est peut-être efficace dans certains cas, mains ne me prenez pas pour un imbécile. Nous sommes plongés en plein dans le temps des manipulateurs. Ceux qui transforment des jeunes gens en bombes vivantes leur promettant monts et merveilles dans l’au-delà, le jeune père Noël d’Athènes qui distribue l’argent des autres, la figure de proue du FN qui se prend pour Jeanne d’arc et j’en passe. Quelle sacrée tempête ! Ne plus bouger, montrer de l’indifférence, déclarer que la politique n’intéresse plus personnes serait l’égal de laisser dériver le navire sur lequel nous nous trouvons. L’autre jour je suis allé interviewer l’autruche et lui ai demandé ce qu’elle avait trouvé dans le sable ? « Rien que des vers qui vous lancent de la poudre aux yeux !  Dans les bas-fonds règne aussi l’anarchie. Tout le monde en fait à sa tête ! » Je lui ai demandé à quoi elle imputait une telle situation ? « Si je le savais ? » Soyons honnêtes, nous n’avons pas d’autres réponses. Lorsque l’homme ne trucide pas les autres, il s’ennuie. Il lui faut des guerres pour le divertir. Une boîte à joujoux dans laquelle il y a toute la panoplie des armes de destruction. « Monsieur Sisyphe, comment faites-vous pour garder le moral ? » « Tant que je pousse la pierre vers le sommet de la montagne, je suis occupé ! » Quelle roule à chaque fois dans l’abîme ne semble pas le toucher trop. « C’est le destin ! » Peut-être que nous devrions suivre son exemple, nous marteler enfin dans nos têtes que pour construire il faut détruire ! Dans ce cas-là tout ce que nous observons a une certaine logique. Pas de quoi sauter de joie ! J’ai l’impression de me trouver sur un volcan peu avant une irruption. Tout est encore relativement calme. Mais je sais que ce n’est qu’une courte trêve. Les signes avant-coureurs ne peuvent pas être ignorés. J’aimerais fuir, mais mes pieds restent rivés dans de la lave !

pm

http://www.liberation.fr/politiques/2015/01/30/au-fn-des-boulets-en-batterie_1192463

Pierre Mathias

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