Le Sea Watch, un bateau d’une ONG allemande, qui a recueilli 42 migrants en Méditerranée, est entré après quatorze jours de errement dans les eaux territoriales italiennes et ceci malgré l’interdiction de Rome. Une nouvelle loi menace tous les contrevenants à une amende pouvant aller jusqu’à 50.000 Euros. « J’ai décidé d’entrer dans le port de Lampedusa. Je sais ce que je risque, mais les 42 naufragés à bord sont épuisés », a déclaré sur Twitter la jeune capitaine allemande, Carola Rackete. « Je les emmène en lieu sûr. » Ceci a provoqué l’ire du ministre de l’intérieur de la Péninsule. « Nous ferons usage de tous les moyens démocratiquement permis pour bloquer cette insulte au droit et aux lois », a immédiatement réagi Matteo Salvini. De parler de démocratie dans ce contexte est pour moi une gifle. De justifier ce qui pourrait être un crime contre l’humanité me donne la nausée. La déportation de millions de Juifs était aussi légale dans l’Allemagne nazie. Ne me parlez pas des loi, qui comme on le sait sont souvent le reflet d’une politique répressive. Je sais que l’Italie a été submergée par les migrants, mais est-ce une raison der faire mourir à petit feu des êtres humains peu importe comme on les considère. On ne traiterait pas les chiens ainsi…
Où en sont venus les Italiens, des gens que je porte dans mon cœur, qui ont normalement un caractère empreint d’empathie, qui aiment les enfants ? Est-ce l’angoisse d’être submergé ? Il est vrai que l’UE a tout fait pour envenimer la situation en laissant la Péninsule livrée à son sort. La Cour européenne des droits de l’homme a décidé de ne pas intervenir, ce dont s’est réjouis Matteo Salvini. C’est nauséabond, car cette instance n’aurait jamais dû rester sourde à l’appel des rescapés. « Nous ne pouvons plus tenir, nous sommes comme dans une prison, parce que nous sommes privés de tout » Dans un cas pareil, cette organisation, qui normalement devrait condamner toutes atteintes à la dignité humaine, aurait dû inciter l’UE à prendre les mesures adéquates, soit d’accorder l’asile à ces personnes et cela réparti sur tous les pays de l’Union. Je sais, on me dira : « Si tu leur tend ton petit doigt, ils s’empareront de toute la main ! » Pour beaucoup de citoyens il s’agit d’être dissuasif, d’inciter chaque candidat à la grande cavale, de rester en Afrique. Mais allez expliquer cela à des êtres qui meurent de faim, qui subissent des contraintes insupportables dans leurs patries respectives. Qui préfère prendre le risque de se noyer au lieu de rester. Nous assistons à un drame épouvantable, qui devrait nous inciter de mettre un terme à l’exode du Sea Watch. Je sais bien qu’il n’est pas possible régler ainsi le problème de l’immigration clandestine, mais est-il légitime pour des raisons politiques d’envoyer des êtres humains à la mort ? Je trouve rassurant qu’il y ait encore des gens comme la jeune capitaine Carola Rackete, âgée de 31 ans, qui soient prêts à affronter l’intolérance d’un Matteo Salvini, de le mettre tout au moins moralement au pilori. Qu’il soit dit : la vie humaine a pour moi la priorité absolue, même si les mesures à prendre vont à l’encontre de la logique politique, celle d’enrayer la migration sauvage. Il faut absolument que nous réapprenions à redevenir frères et sœurs !
pm