Il ne faut pas passer de midi à quatorze heures pour dresser un nouveau plan pour l’UE. Il suffit de réaliser enfin ce que la plupart des citoyens espèrent, la réalisation de l’Europe citoyenne, où chacune et chacun puissent se retrouver. Un système qui apporte enfin son déni aux lobbys au profit de l’intérêt général des populations qui composent l’UE. Cela serait l’occasion pour Emmanuel Macron de se démarquer par rapport à tous ceux qui soutiennent l’immobilisme. Peu de jours avant sa mort, Rainer Barzel, un politicien de premier plan de la CDU allemande, me confia, que sans le développement de conditions sociales adéquates pour une démocratie moderne, l’UE s’enlisera. Cela se passa en 2006 à Munich. Une thèse qu’il avait élaborée avec son ami intime, Helmut Schmidt, l’ancien chancelier SPD. Les deux hommes eurent du mal à comprendre pour quelles raisons des revendications élémentaires puissent avoir tant de peine à s’imposer. Il y a eu depuis le début de l’union une erreur de base, celle de donner la priorité absolue à l’économie sans lui adjoindre le social. C’est d’autant plus mystérieux que dès sa création en 1948, la République Fédérale avait axé toutes son évolution sur un développement parallèle de l’évolution économique liée étroitement à une amélioration de l’ordinaire de tous ceux qui contribuent à son succès. Ceci est resté unique dans les anales de l’Europe d’après-guerre. Son secret a été sans aucun doute la participation au sein des entreprises, où le personnel est représenté à 49 % au sein des conseils de surveillance. Ces conseils qui nomment les PDG et leurs adjoints. Une ingérence directe des représentants des travailleurs en ce qui concerne avant tout le personnel de pointe. Mais cela n’est pas tout. Il en va aussi des visées économiques qui sans une infrastructure solide, iraient à la dérive.

Le tout attisé actuellement par les revendications des Gilets Jaunes en France. Le président de la République ferait bien à mon avis d’aller bien plus loin dans ses revendications au sujet de l’UE. J’attends de lui une attitude forte pouvant briser l’attentisme dans lequel Angela Merkel a plongé le continent, avec les résultats que nous connaissons, comme la recrudescence du Néofascisme. Il devrait lui apporter la preuve, qu’une attitude timorée ne pourrait que détériorer encore plus ce que les pères de l’Europe ont construit avec beaucoup de mal. Il serait temps de passer à l’attaque. Les européennes seront marquées par le conflit qui oppose d’une part les démocrates à ceux qui sont entrain de saborder l’UE. Je veux parler des Salvini et ses petits amis, de la Haye à Bucarest, de Varsovie à Budapest. Des têtes bétonnées, nostalgiques de dictatures d’extrême-droite. Il incomberait à Emmanuel Macron d’expliquer au peuple, ce que la déchéance de l’Europe pourrait avoir comme conséquence sur leur vie personnelle. Il n’y a qu’à prendre comme exemple le Brexit. Un tiers des entreprises anglaises se sont déjà exilées sur le continent, tendance ascendante. Cela pourrait accentuer à la hausse du chômage. Et la couverture sociale ? Elle ne pourra pas subsister longtemps dans de telles conditions. Le président aurait une chance unique de rattraper le temps perdu, en mettant en place une charte sociale au niveau européen. Qu’il s’y mette !

pm

https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/02/01/le-plan-de-macron-pour-les-europeennes_5417660_823448.html

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