« Quatre hommes – Stéphane Le Foll, Olivier Faure, Luc Carvounas et Emmanuel Maurel – sont officiellement candidats au poste de premier secrétaire du PS, Julien Dray n’ayant finalement pas présenté de candidature et celle de Delphine Batho ayant été rejetée. », voilà en quelques mots la situation comme elle se présente. Le Nouvel Observateur a publié ces informations, qui démontrent bien que rien ne bouge. Une fois de plus ce n’est pas le programme qui joue le premier violon, mais la nomination de quelques têtes d’affiche. C’est justement cela qui a provoqué aussi sa chute vertigineuse. Je veux essayer, comme ancien membre, de chercher les raisons pour lesquelles la mayonnaise ne peut pas prendre. Il s’agirait pour le PS de se démarquer des autres partis de gauche et de tout réinventer. Mais ceci ne peut pas se dérouler dans la précipitation. Il s’agirait de se poser en premier lieu la question de savoir, ce qui pourrait séduire les citoyens ayant une sensibilité de gauche. Reprendre de vielles recettes ne servirait à rien, car il y a eu une grande mutation au sein d’un électorat qui lui a été jusqu’à présent fidèle. Quitte à me répéter comme un moulin à prières, l’électeur-type est devenu bien plus pragmatique. Ce sont moins les états d’âme d’un parti qui les intéressent, que la manière pragmatique d’aborder les problèmes de société.
Dès le début de son action politique, Emmanuel Macron l’a bien compris. Les réponses doivent être claires et pour que cela se fasse, il faut être précis. Se référer à Jean Jaurès, que j’admire beaucoup, n’est que du goût d’une petite chapelle, pour qui l’histoire et la philosophie d’une telle formation soient prises en compte. Pour des personnes qui sont en mesure de faire une synthèse entre le passé l’avenir. Les adhérents me répondront qu’il n’est pas possible de faire redémarrer le PS sans cela. J’étais jusqu’il y a peu de cet avis, mais les faits m’ont donné tort, la raison pour laquelle depuis plus d’une année je fais partie des citoyens qui sont « en marche ». Je peux regretter cet état de faits, mais je dois me faire une raison : il ne sera pas possible de revenir au pouvoir sans pour autant poignarder les grandes figures de la gauche démocratique. C’est le miroir de ce qui passe très souvent dans le cadre familial, où sans renier, tout au moins en partie, le pouvoir du géniteur, il ne peut pas y avoir de renouveau. Ce jeu est d’une grande cruauté, mais il n’y a malheureusement pas d’autres alternatives. C’est la lutte entre les générations qui nous a été imposée par la nature. Mais avant de faire de l’activisme, il aurait été préférable de prendre un peu plus de temps pour réfléchir quel seraient les vrais défis de notre époque. Sans aucun doute, c’est le numérique qui nous bousculera le plus. C’est là qu’il s’agira d’être à la pointe du progrès, mais pour le définir, il faudrait avant tout lui donner un visage. S’agit-il comme d’habitude des gros-sous ? Ou y-a-t-il d’autres réponses, qui jusqu’à présent sont difficiles à rédiger. Macron a pris le parti du pragmatisme, car il sait qu’un grand mouvement de pensées ne s’improvise pas lors des congrès. Il y a tout lieu de croire que le PS piétine sur place. Faire du neuf que pour gagner seulement des voix, ne me semble pas être la bonne réponse.