Stephen Bannon a dû prendre son chapeau. Il ne sera plus le conseiller stratégique de Donald Trump. Cela ne veut pas dire à mon avis que l’extrême-droite quitte la Maison Blanche. Ce sera dorénavant le patron lui-même qui sera aux commandes. Il ne faut donc pas triompher. Je suis persuadé que ce n’est pas l’attitude du président envers la Corée du Nord qui aura été déterminante. Bannon s’est toujours déclaré contre l’interventionnisme. C’était le grand défenseur d’un replis des USA sur eux-mêmes, ce qui n’est pas contradictoire avec les visées isolationnistes du boss. Je pense que ce sont les événements de Charlottesville qui ont été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres au sein de l’équipe gouvernementale. Stephen Bannon l’a incité en son temps à faire route commune avec des gens pour qui le nazisme et le racisme étaient une qualité. Maintenant le président remarque que cette prise de position est un boulet à son pied. Mais est-il capable de le comprendre ? Sa valse-hésitation a démontré qu’il ne maîtrisait en aucune manière l’analyse politique. Heureusement que Trump n’est pas un Hitler. Il n’a pas son cynisme et même s’il fait des ronds-de jambe dans cette direction, il n’a pas la stature nécessaire pour jouer à Satan. Il a plutôt l’envergure d’un larbin, d’un opportuniste qui par les moyens de la provocation cherche à gagner du panache. Et Stephen Bannon ? Il aurait peut-être voulu être son Josef Goebbels, mais il a choisi le faux maître. Puis il y a à mes yeux quelque chose d’essentielle, je ne pense pas qu’au fond de lui-même Trump soit d’une nature discriminatoire. Aurait-il accepté que sa fille Ivanca épouse un juif, qu’elle se convertisse et que ses enfants soient de confession mosaïque ? Son gendre Jared Corey Kushner est un de ses principaux conseillers. Avec sa femme ils représentent l’aile plutôt libérale.
Je pense que le renvoi de l’antisémite Stephen Bannon a été provoqué par eux. Dans ce contexte-là pourquoi Trump fait-il bondir ? Parce qu’il veut jouer au bad boy, qui aime la provocation. Mais cela n’est pas une excuse, au contraire. Ce sont de tels saltimbanques qui ont cautionné le fascisme. Même si ce n’est de sa part qu’un jeu, il peut par sa naïveté nous entraîner dans la catastrophe. Je pense qu’il est indispensable de le considérer comme un agent provocateur, non comme un initiateur. Dans cette optique il est bon que Méphisto ait été chassé de la Maison Blanche. Mais est-ce vraiment le cas ? Où s’agit-il plutôt d’un retrait stratégique. Je ne pense pas que l’idéologue se taira pour autant. Un de ses amis a déclaré qu’il partirait en guerre sur son site nationaliste et ultraconservateur Breitbart News. Dans ce cas-là Charlottesville pourrait être le début d’un mouvement de reconquête. Même si pour ces milieux son limogeage n’est qu’une bataille perdue, cela ne veut pas dire qu’au bout du compte la guerre que mènent ces têtes brûlées est forcément perdue. Je peux m’imagine que les conservations avec Ivanca, qu’il chérit le plus au monde, sont houleuses. Et que seront les lendemains ? Je pense qu’il continuera de nous bombarder avec des twitts contradictoires. Est-il vraiment conscient de la terre brûlée qu’il laisse derrière lui ? Je ne le pense pas !
pm