Je ne peux que donner raison à Jean-Marc Ayrault lorsque ce dernier déclare qu’il faut à tout prix soutenir le candidat de la gauche qui aurait le plus de chances d’être présent au second tour. Si on en croit les sondages actuels, ce ne serait sûrement pas un des candidats du PS, ni Jean-Luc Mélenchon. Il faudrait éviter un affrontement Le Pen – Fillon dans la situation actuelle en Europe, où le populisme gagne de plus en plus de points et que ses ténors prennent parfois des positions néonazies, comme c’est le cas de Björn Höcke, le leader de l’AfD du Land de Thuringe. Il a traîné dans la boue, lors d’un discours tenu à Dresde, le holocauste et a exprimé son opposition par rapport au mémorial en souvenir des victimes des camps de la mort à Berlin. Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres ce qui nous pend au nez, si continuons à faire de la popote électorale. J’ai souvent exprimé l’opinion que comme homme de gauche j’avais certaines réticences par rapport à Emmanuel Macron, mais je dois reconnaître que son programme m’est devenu assez proche. Bien plus que ce que j’ai pu entendre lors des débats des primaires de la gauche. Je pense qu’elle devrait sauter par dessus son ombre afin de ne pas laisser la France livrée à ceux qui prônent l’intolérance. N’oublions pas qu’un certain Monsieur Trump sera investi demain à Washington. Il n’est un secret pour personne qu’il est plus proche de l’extrême-droite que beaucoup de présidents avant lui. C’est bien lui qui a reçu Nigel Farage, l’ancien chef de l’UKIP, le parti nationaliste anglais. Si nous voulons contrecarrer l’influence des USA nouvelle mouture, nous serions bien conseillés de ne pas emprunter la même voie.
L’allégeance de la cheffe du FN envers le président nommé, est insupportable. Il s’agira d’élire une personne qui puisse faire barrage à l’appétit des Trumps et des Poutines. Malgré leurs discours patriotiques, il se pourrait bien qu’ils galvaudent notre identité au profit d’une internationale populiste. Ce sont des vérités qui doivent être exprimées. Pour arriver à retenir les flots qui menacent de nous submerger, il est nécessaire d’opter pour un homme qui puisse polariser le plus de citoyens possibles. Il s’agira de rassembler la gauche démocratique, le centre et peut-être même la droite modérée. Il faut que les militants se disent qu’il ne sert à rien de rester figés dans une attitude sectaire qui ne pourrait que mener à l’échec. Que nous le voulions ou pas, il faudra montrer beaucoup de flexibilité. Je sais, c’est une attitude assez pragmatique, mais nous n’avons plus le choix. Il s’agit de sauver ce qui peut l’être encore. Puis il y a encore un autre point qui pourrait être significatif. Je pense que nous nous trouvons à la fin des idéologies. Les populistes ou les intégristes de toutes tendances essayent de la refaire revivre, mais cela pourrait être un dernier rebond. Vous vous poserez la question comment je peux arriver à une telle conclusion. Il y a un fait objectif : l’actualité nous oblige de plus en plus à s’adapter, à changer de cap par rapport à des valeurs préconçues. Emmanuel Macron est le candidat le plus apte à ne pas se laisser endoctriner.
pm