Que Michelle Obama doive venir à la rescousse d’Hillary Clinton pour motiver de jeunes électeurs et des afro-américains à voter pour elle, me laisse songeur. Je me demande si ces personnes se rendent vraiment compte de l’enjeu du 8 novembre ? Il en va avant tout de leur avenir. Une fois de plus le civisme semble faire défaut. Je trouve bien que la femme du président se jette dans le ring. J’espère que cela les incitera à aller aux urnes. Pour que la politique retrouve sa crédibilité il faut qu’elle devienne à nouveau attractive pour les citoyens. L’image qu’elle donne aujourd’hui ne provoque guère d’enthousiasme. Mais les gens doivent se dire qu’ils ont les candidats qu’ils méritent, qu’il faut se battre pour plus de démocratie. Peut-être que les attentes dépassent les possibilités des leaders. Ils ne sont que des hommes dans toutes leurs contradictions. Il est indéniable que sans un effort individuel il ne peut pas avoir de bonne gestion. Les idées doivent venir de la base ou tout au moins être soutenues par elle. Ce qui manque cruellement un peu partout dans le monde, c’est une éducation civique. Dès l’école les élèves devraient suivre des cours en ce qui concerne la politique d’un pays, de la manière de s’imbriquer, de se forger un esprit citoyen. La confrontation avec la démocratie l’exige. À bien des points-de-vues elle est un exercice périlleux. Elle est très complexe. La Suisse en est un exemple, où les électeurs sont appelés plusieurs fois par ans aux urnes pour se prononcer pour tel ou tel projet ou pour faire capoter un article de loi. Cela demande à chacun de se documenter et de s’informer au mieux. Souvent les questions sont très complexes pour ceux qui ont à prendre les décisions. Il est significatif que cela fonctionne assez bien. Il arrive souvent que les gens votent contre des décisions qui personnellement pourraient leur être favorables. La preuve que l’intérêt général prime souvent.
En ce qui concerne les USA il serait indispensables que les citoyens se rendent enfin compte que la politique n’est pas seulement un spectacle, qu’elle est omniprésente dans le quotidien et quelle demande de grandes compétences. Comme je l’écris souvent, le coup de gueule est une soupape de sécurité, pas une fin en soi. Il faut que les gens reviennent sur terre. Qu’on aime Hillary Clinton ou pas, il faut reconnaître qu’elle maîtrise les armes nécessaires pour gouverner le pays. Il est souvent déconcertant mais très humain, que l’empathie remplisse un tel rôle. Une chose est claire, sans les jeunes et la population de couleur, la candidate démocrate aura du mal à gagner. En particulier dans les États étant volatiles quant à leurs décisions. Donald Trump le sait. Il ne lâchera pas du lest jusqu’au jour des présidentielles. Il n’est pas dit que son incompétence le fera capoter. Pourquoi ? Parce que beaucoup de personnes se reconnaissent en lui. Tous ceux dont le bagage intellectuel est plutôt modeste. Il incarne le fait que chacun peut accéder aux plus hauts postes, s’il en a la volonté. Ce qui se passe est psychologiquement explicable, mais est-ce une raison de confier son avenir à de tels aventuriers. Ne vous y méprenez pas, je n’ai rien contre tous ceux qui émergent d’en bas, mais il ne faut pas pour autant être aveugle !
pm