Non, il ne faut pas aller jusqu’au Qatar pour trouver des esclaves du travail ! Au cours de mes reportages, j’ai rencontré des jeunes femmes, qui étaient traitées comme des serfs qui travaillent dans des conditions impossibles, à qui on avait retiré le passeport. Des filles qui devaient allégeance à leurs « maîtres » sans toucher un centime. Souvent elles sont maltraitées, n’ont presque rien à manger et sont séquestrées, car elles sont des clandestines. Au point de vue juridique elles se trouvent dans des situations désespérées. D’après la loi elles n’existent tout simplement pas. Et qui n’existe pas, n’a pas d’aide légale. C’est tout du moins ce qu’on leur fait gober. Le cas cité dans « Le Monde » décrit bien que le législateur peut tout de même leur accorder de l’aide. C’est un délit de ne pas apporter un soutien à des personnes en danger. Dans le quartier du Sentier à Paris, il y a des enfants asiatiques qui travaillent dans des conditions identiques dans des ateliers de prêt-à-porter. Je me suis penché sur de tels cas, mais chaque fois que la police et la douane effectuaient des descentes, les petits travailleurs « bénévoles » avaient disparu comme par hasard. Ces esclavagistes ont un réseau des mieux informé. Comme tout ce commerce se trouve en partie sous la mainmise des triades, il est très difficile de se faire une idée de l’importance de tels réseaux. Sous leurs sourires affables, les patrons ont une attitude imperceptible, qui pour les Européens même bien renseignés, pose des problèmes. Les fonctionnaires de police me dirent qu’ils étaient soumis à de grands dangers, car ils ne savaient pas au juste, comment démêler la pelote. Weiterlesen