Emmanuel Macron veut redonner de la vigueur aux classes « bilangues ». L’allemand continuera à être enseigné en France, ainsi que le français en Allemagne. Je pense qu’indépendamment des considérations politiques, tous gosses sachant parler deux langues a des avantages indéniables dans la vie professionnelle. J’ai souvent évoqué les difficultés qu’avaient les PME avec les barrières linguistiques. Si on veut encourager dans le domaine économique les exportations, il ne peut pas y avoir de dialogue de sourds. La plupart des cadres doivent au moins parler l’anglais, mais ce serait bon que de telles connaissances soient aussi répercutées chez les ouvriers, qui de plus en plus doivent se déplacer comme monteurs dans un grand nombre de pays. Avec plus de communication, peu importe à quel niveau, la qualité des rapports humains augmente. Aussi la connaissance de certaines traditions locales ne peut qu’avantager des démarches souvent complexes. Lorsque je me suis établi en Allemagne en 1971, je ne parlais pas bien la langue de Goethe et ai tout de suite remarqué quel frein cela pouvait être pour vraiment capter ce que les gens pensent et comment ils réagissent. J’avais certes de bonnes bases, mais ai très vite remarqué à quel point une langue est subtile. Il s’agit souvent de savoir lire entre les lignes, pour se faire une idée de son vis-à-vis. Ceci est particulièrement important quand on négocie une nouvelle collaboration, peu importe dans quel domaine. Il faut que le courant passe. Weiterlesen

D’après l’économiste Thomas Piketty, la disparité en ce qui concerne la productivité entre l’Allemagne et la France n’est pas si différente. Les deux pays se trouvent en tête du peloton mondial dans ce domaine bien précis. Cela voudrait dire qu’une coopération plus étroite entre les deux économies ne se ferait pas au dépend de la France. Je serais d’avis qu’il faut tisser de nouveaux liens afin de donner une nouvelle dynamique à l’Europe. Justement à quelques mois des élections, que ce soit ici ou au-delà du Rhin, il faudrait thématiser une telle option. Il y aurait certes une certaine différence en ce qui concerne le chômage ou l’effectivité d’un outil industriel, mais il n’y a pas d’autres solutions que de s’entendre. Je veux essayer de diffuser un message d’espoir et dire haut et fort que tout n’est pas forcément morose. Mais il ne peut y avoir réussite que si l’imagination reprenne le dessus au détriment d’une politique trop restrictive face à l’avenir. Dans bien des domaines il s’agira de se renouveler. Je pense en particulier à l’automobile, où pour des raisons de défense de l’environnement, il sera indispensable de créer de nouveaux types de véhicules. Pour l’instant les voitures à moteur électrique ne trouvent pas en Allemagne le succès escompté. Il faudra de beaucoup augmenter leur autonomie. Peut-être y aura-t-il encore d’autres solutions ? Pour y arriver des coopérations entre les chercheurs seront inévitables.Cela coûte très cher et ne pourra être réalisé que dans un tel contexte. Mais il y a aussi les PME. Elles sont souvent les parents pauvres en ce qui concerne des projets communs. Lorsqu’on sait l’importance qu’elles ont dans l’économie des deux pays, il faudrait tout faire pour les soutenir. Weiterlesen