Les élections municipales et régionales ont marqué un tournant politique, qu’il serait possible de comparer à un cataclysme. Le Parti populaire s’effondre. Il perd 10% des voix par rapport au scrutin de 2011. Le Parti socialiste (PSOE), bien que perdant lui aussi 12,5% de son électorat, pourra remporter le pouvoir dans bien des villes et des régions. La gauche radicale, Podemos, et le centre droit, Cuidadanos, seront à l’avenir incontournables. La polarisation de deux grands parti est un spectre du passé. Ce qui se passe en Espagne est le signe que les partis traditionnels ont échoué à faire comprendre au peuple, que leur politique d’austérité est une nécessité pour sortir du marasme. Malgré certains succès en ce qui concerne la politique financière et économique, les citoyens ont vécu ces dernières années l’enfer. Ils n’oublient pas que les spéculateurs, soutenus pas des banques plus ou moins véreuses, les ont plongé dans la misère. Et ceux-ci les assimilent à la droite conservatrice. Lorsqu’on sait que le chômage touche avant tout les jeunes et que ces derniers ont souvent perdu toutes chances de pouvoir se redresser, il ne faut pas s’étonner. Des avenirs compromis par des margoulins, qui n’ont eu qu’une idée en tête, s’enrichir personnellement en pratiquant la corruption. La colère de toute une génération est légitime. Elle sent qu’on lui a tronqué une grande partie des chances de vivre décemment. Weiterlesen