Marion Roche, une prof de français au lycée Voillaume d’Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis, encourage ses élèves, souvent issus de la migration, à parler politique. C’est une démarche que je trouve essentielle pour apporter leur soutien à la démocratie. Pendant des années les jeunes ont pris leurs distances par rapport aux responsables qui ont la charge de gouverner, que ce soit une ville, une région où l’État dans son ensemble. Cette désaffection est due au fait, qu’ils ne se sentent pas écoutés par les partis. Que ce qui les concerne déclenche bien des débats, mais avec des résultats souvent plus que modestes. Ils déplorent la stagnation à leur encontre et se sont recroquevillés dans une opposition silencieuse, qui à bien des points de vue est dangereuse. Vivre ainsi dans la frustration peut amener au terrorisme. C’est souvent le manque de dialogue qui en est la cause. L’initiative de Marion Roche a pour but de mettre en route un dialogue, qui est indispensable pour désamorcer les crises. Prenons le cas des élèves qui courent un jour amok. Sans préavis ils tirent sur toutes les personnes qui se trouvent sur leur chemin. Souvent de tels drames ont lieu dans les écoles et sont le fait de jeunes, qui jusqu’à leur court-circuit, passaient pour être calmes, pondérés, respectueux. Tout le contraire des Rambos qu’on peut voir au cinéma. Pas des êtres violents, avides de sang. Après ces drames, les enquêteurs et psychologues constatent que ces jeunes ont vécu en vase-clos. Qu’ils avaient du mal à proférer leurs inquiétudes et leur mal-être. Souvent les familles ne sont pas en mesure de pratiquer le dialogue. Trop de soucis, trop d’angoisse de la part des parents. Et le temps qui coure, sans qu’on puisse l’arrêter. Weiterlesen