Une journaliste de 29 ans a été abattue cette nuit au cours d’une fusillade dans le quartier de Creggan. La police part de la thèse d’un crime terroriste. « Je me tenais à côté de cette jeune femme quand elle est tombée à côté d’une Land Rover . J’ai appelé une ambulance pour elle mais la police l’a mise à l’arrière du véhicule et l’a emmenée à l’hôpital où elle est décédée. » a tweeté une collègue de la victime. Ce qui s’est passé est là, est à mettre sur le compte de la lutte sans merci que se sont livrés pendant trois décennies les républicains nationalistes, les catholiques partisans d’une réunification avec l’Irlande et les loyalistes unionistes, les protestants, qui veulent que leur province reste rattachée au Royaume Uni. Arlene Foster, la cheffe du parti unioniste nord-irlandais DUP a condamné ces faits et a dit : « Cela reste toujours aussi mal en 2019. Personne ne veut retourner [aux Troubles]. Mes pensées vont également aux officiers courageux qui ont défendu leur communauté. » De même que le parti nationaliste irlandais Sinn Fein, qui a signé en 1998 l’accord avec le DUP pour mettre fin aux hostilités. Michelle O’Neill, sa cheffe, a elle aussi exprimé son rejet au sujet des troubles qui ont enflammé cette nuit Londonderry. « Nous restons unis dans notre détermination à bâtir un avenir meilleur et pacifique pour tous ». Et c’est là que le bât blesse. Le Brexit ne peut qu’accentuer la violence et remettre en question la paix qui régnait depuis des années entre les deux communautés. Weiterlesen

L’avantage d’un commentateur est de pouvoir se laisser aller, de ne pas être obligé de prendre des pincettes pour exprimer sa colère. Il est habilité de dire ce qu’il pense – ce que je fais ici – sans devoir être particulièrement diplomate. J’ai encore le sentiment que la Grande Bretagne veut nous imposer notre manière de faire en ce qui concerne le Brexit. Je trouve que la proposition de Jean-Claude Junker concernant l’Irlande du Nord, de vouloir garder plus ou moins l’état actuel à la frontière, serait la seule alternative qui ne rouvrirait pas les plaies entre le Nord et le Sud de cette île. Mais ce n’est évidement pas du goût de Theresa May, qui considère cette proposition comme une atteinte inadmissible contre la souveraineté du Royaume Uni. Peut-être que le ton de la lettre adressée à Downing Street n’était pas particulièrement diplomatique, mais je peux très bien comprendre la grogne du président de la Commission. D’être confronté à un réflexe d’auto-destruction, comme celui qui semble être de mise actuellement à Londres, est tout à fait exaspérant, car tout dans ce processus est négatif. Je ne vois pas la raison pour laquelle nous ferions des cadeaux à des gens voulant quitter l’UE. J’irai jusqu’à souhaiter, qu’il n’y ait pas d’accord du tout, parce que je pense qu’il serait mieux que l’Angleterre assume une décision qui est une erreur monumentale. Weiterlesen