Qu’il soit dit, le cannabis n’est pas anodin. C’est un stupéfiant, qu’on le veuille ou non. Il est pourtant utile dans le domaine thérapeutique. Dans mon cas, le médecin-chef de la clinique contre les douleurs, où je me suis rendu à Munich, s’était posé la question s’il pouvait m’aider. Depuis qu’il est légalisé en Allemagne, notamment dans son emploi thérapeutique, il est de plus en plus utilisé. Dans mon cas il donna la priorité à la morphine, partant du principe qu’elle correspondait plus à mon désir de pas être high, de garder toutes mes facultés intellectuelles. C’est le choix que je fis, sachant bien que le cannabis est très efficace chez bien des patients et qu’il les avait libéré d’une partie de leurs tortures. Il est aujourd’hui connu que l’herbe est moins nocive que le tabac ou l’alcool. Mais alors pourquoi a-t-on en France tellement de mal à libéraliser sa consommation ? Pour avoir tourné bien des films ayant comme sujet la toxicomanie, il est connu qu’il est une entrée dans le monde des stupéfiants. La plupart des jeunes que j’ai rencontré, ont été tentés par des drogues plus dures que le cannabis, espérant ainsi avoir encore plus d’hallucinations. Souvent des produits designs qui sont terriblement nocifs. En ayant passé par l’héroïne, certaines fois par la cocaïne, ils se retrouvent confrontés avec de la méthamphétamine qui détruit les cellules nerveuse. J’ai rencontré à Amsterdam des jeunes filles anglaises, qui avaient perdu leur raison. D’après le neurologue qui nous avait accompagné, elles ne se remettront pas. Weiterlesen

Je vais mettre un bémol en ce qui concerne la légalisation à l’usage récréatif du cannabis au Canada. J’avais un ami, qui est malheureusement mort depuis longtemps, qui était un des grands pontes de la lutte anti-drogue en Europe. Il était un médecin reconnu dans les milieux scientifiques. Rolf allait à contre-courant de l’avis général que le cannabis était moins nocif que le tabac ou l’alcool. Il a reconnu que cela pouvait être le cas en ce qui concerne la marihuana en elle-même, mais elle était à son avis le point de départ d’une « carrière » d’un junkie en herbe. La plupart des consommateurs du cannabis n’en restent pas là. Ils touchent à des drogues plus dures comme l’héroïne ou le crystal-meth par exemple et se ruinent ainsi la santé. C’est la raison pour laquelle, cet homme ouvert au monde, n’était pas favorable à la libéralisation de la marihuana. Il me mit en garde contre les effets psychiques que cela pouvait avoir. C’est un point de vue que j’ai partagé lors de mes reportages concernant la drogue. Dans ce cadre-là je me souviens d’un séminaire organisé par une fondation politique en Allemagne. Le représentant d’une organisation prônant la libre-vente des stupéfiants pour contrecarrer la criminalité était un des orateurs. Il était du point de vue qu’il fallait couper l’herbe sous les pieds des trafiquants, un avis que partage Justin Trudeau, le premier-ministre du Canada. Mais a-t-il réfléchi que cela se fait au détriment de personnes labiles psychologiquement ? Vouloir ainsi combattre la criminalité sur le dos des plus faibles, n’est pas à mon avis une solution valable du point de vue éthique. Je suis bien sûr pour un combat dur contre les cartels de la drogue, mais vouloir employer la légalisation comme arme, je n’arrive pas à l’accepter. Weiterlesen