D’une part il y a l’appel de 90 personnalités demandant de faire opposition à la haine contre l’Islam. De l’autre l’agression perpétrée Vendredi à Dijon, où l’élu du Rassemblement national Julien Odoul (extrême droite), a tenté d’arracher le voile d’une mère de famille qui était venue assister une séance du conseil régional. C’est cet incident qui a donné lieu à cette lettre publique. « Nous, personnalités d’horizons divers, unies par la devise de notre République, “liberté, égalité, fraternité”, attachées au principe de laïcité tel qu’inscrit dans la loi, demandons urgemment […] à Emmanuel Macron, de condamner publiquement l’agression dont cette femme a été victime devant son propre fils. » Ce qui s’est passé là devrait se passer de commentaires, mais étant donné que tels incidents se répètent de plus en plus fréquemment, on ne peut pas les passer sous silence. Les 90 personnalités demandent au Chef de l’État de « dire, avec force, que les femmes musulmanes, portant le foulard ou non, et les musulmans en général ont toute leur place dans notre société ; de refuser que nos concitoyens musulmans soient fichés, stigmatisés, dénoncés pour la simple pratique de leur religion et d’exiger solennellement que cessent les discriminations et les amalgames envers une partie de notre communauté nationale. Il en va de l’avenir de notre pays. » Il est évident que de tels comportements incitent au communautarisme, qu’ils lui donnent une place qu’il ne devrait jamais avoir. Mais comment procéder ?
La seule attitude valable est d’abattre les barrières en faisant valoir le respect mutuel. C’est une vérité de la Palice, de belles paroles qui ne serviront strictement à rien ! Il faut faire reconnaître aux protagonistes que la provocation ne leur sert à rien, qu’il vaut mieux prôner le compromis. Mais c’est aussi à la communauté musulmane de se poser quelques questions. Elle doit reconnaître qu’elle aussi doit se conformer aux us et coutumes de la majorité des Français, sans pour autant se renier. Vouloir absolument imposer la burqa peut-être considéré comme une épreuve de force, car elle est pour beaucoup le symbole de la discrimination des femmes. Par contre je n’ai rien contre le voile, tant qu’il est discret et n’est pas l’expression d’un manifeste politique. Je condamne tout aussi énergiquement, le fait que des touristes se dénudent dans des lieux publics dans les pays musulmans. Il faut savoir s’adapter aux traditions du pays dans lequel on se trouve. « Ne nous y trompons donc pas. L’extrême droite a fait de la haine contre les musulmans un outil majeur de sa propagande, mais elle n’en a pas le monopole. Des membres de la droite et de la gauche dites républicaines n’hésitent pas à stigmatiser les musulmans, souvent “au nom de la laïcité”. » Je rappelle que la constitution impose la liberté de croyance et de pensée. En partant de là, chacun d’entre-nous devrait faire son examen de conscience. Vouloir dénaturer la religion, quelles que soit ses racines, en un manifeste politique ne peut que détériorer la situation. Je pense qu’il serait temps de venir à l’essentiel, aux règles de préséances qui régissent la société. Ne pas se laisser entraîner par le fanatisme, revenir plutôt à l’essentiel. J’approuve cet appel, car il incite à la bonne entente entre des personnes de bonne volonté.
pm