Si j’étais superstitieux je cacherais ma tête sous ma couette en attendant que la journée se passe. Le vendredi 13 n’est pas pour moi une hantise, mais plutôt un jour de bonheur. Pourvu qu’il en soit ainsi aujourd’hui. Peut-être aussi de quoi faire un bilan, comme il serait de mise au cours du salon international de l’automobile à Francfort. Il y a des premiers nuages à l’horizon de l’économie allemande, notamment dans ce secteur. Les exportations sont en net ralentissement, notamment au cours de ce trimestre. Il est question du retour du chômage partiel dans l’industrie afin de sauver des emplois fixes. C’est à dire de freiner la productivité jusqu’à une reprise des affaires. Mais cette fois-ci ce n’est pas seulement une question de conjoncture, bien plus celles des hésitations en ce qui concerne la voie à suivre. Le secteur de l’automobile notamment, qui était enferré dans le scandale du diesel, a mis la main à la pâte en ce qui concerne les véhicules propulsés par des moteurs électriques bien trop tard. Il y a eu des carences tout d’abord au niveau de la recherche. Les fabricants traînent encore des pieds, tablant avant tout sur l’acquis, ce qui à mes yeux est irresponsable. Ils n’ont pas encore vraiment anticipé, ont voulu ignorer ce qui pourrait se passer dans un avenir rapproché. La construction d’un moteur électrique est bien plus simple, que celui propulsé avec des carburants fossiles. Le nombre des pièces nécessaires est bien plus bas. Sa manutention demandera fatalement bien moins de personnel.
Certains craignent qu’on prenne l’argument du ralentissement conjoncturel, afin d’effectuer à temps le dégraissage, que les emplois perdus ne seront pas remplacés, ce qui pourrait l’être effectivement. Puis il y a la robotique qui fait des ravages en ce qui concerne les ressources humaines. Vient s’ajouter à tout cela l’intelligence artificielle, qui est déjà dans les blocs de départ. Si on plonge sa tête dans le sable comme le font certains responsables politiques et économiques, il faudra se préparer à un effondrement de l’économie européenne, car le pouvoir d’achat risque de chuter d’ici peu. Comme vous pouvez le constater j’impute plutôt les problèmes actuels aux mutations dans le domaine structurel. Il y a certes de grandes incertitudes comme le Brexit ou la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, mais c’est relativement peu par rapport à la révolution industrielle que nous allons tous subir. Il y a certains qui disent qu’il faut développer le tertiaire, ce qui serait urgent. Mais lorsque l’argent manque de tous les côtés, commet voulez-vous créer des emplois ? Pour qu’il y ait des services, il faut investir et pouvoir compter sur la trésorerie des particuliers. Mais comment y arriver si les fins de mois sont majorées ? Si les frais courants augmentent de plus en plus comme ceux des loyers. Comme on peut le constater il faudra se réinventer, ce qui est difficile dans les temps qui courent, qui demandent de nous chaque jour de réagir au plus vite aux évènements, de se consacrer plus à la réflexion. Comme en 1848 au début de l’industrialisation, nous serons soumis à des lois que nous ne maîtriserons pas. Cela a mis des décennies jusqu’à l’élaboration d’un contrat social, qui est jusqu’à maintenant le fondement de notre société, mais jusqu’à quand ? C’est angoissant !
pm