Ouf, l’AfD n’est pas devenu le premier parti, ni en Saxe, où les chrétiens-démocrates sont arrivés en tête avec 32,1 %. L’AfD a pris la seconde place avec 27,5 %: Dans le Brandebourg le SPD est crédité de 26,2 % des voix contre 23,5 à l’AfD. Vu ces chiffres il n’y a pas de quoi jubiler. Mais au moins le pire a été évité de justesse, car il y a deux semaines les potentiels néonazis – beaucoup de militants de l’AfD partagent leurs opinions –, étaient en tête dans les deux länder. Pas de quoi danser la farandole. Ce phénomène sera durable, car les partis démocratiques n’ont pas encore trouvé la recette pour leur tenir tête. Je ne réfute pas ce que j’ai écris hier à ce sujet. Même pour le comité central de l’AfD cette dérive à l’extrême-droite pose de graves problèmes. La tête du parti n’a pas réussi à endiguer les diatribes nazies du « Flügel », encore moins le mouvement de sympathie des jeunes du parti pour les émules d’Adolf Hitler. Les dirigeants savent que le succès qu’ils ont emporté hier, est une victoire à la Pyrrhus. Que les dommages causés par leur extrémisme pourrait mener l’Allemagne au bord du chaos, s’ils n’arrivent pas à reprendre la barre. Eux aussi seront soumis à une vague meurtrière qui risque de détruire les institutions. Ce n’est évidemment pas le but que s’est fixé l’AfD. Dans un tel contexte il serait totalement vain de crier victoire. Il serait temps d’utiliser ce répit pour effectuer une réforme totale des objectifs fixés par les partis. Aussi les Verts, qui ont le vent en poupe, dans le contexte national, n’ont pas pu obtenir les résultats escomptés. Ils ont certes gagné des voix, mais ce n’a pas été le raz-de-marée qu’on aurait pu attendre. En Saxe ils ont obtenu 8,6 %, soit un gain de 2,9 %; dans le Brandebourg 10,8 %, plus 4,6 %. Donc le camp démocrate a perdu bien des plumes, si on compte aussi die Linke, qui avait ainsi que son prédécesseur, le PDS, une forte assise dans l’ex-RDA. (En Saxe 10,4 %, moins 8,5 %; dans le Brandebourg 10,7 %, moins 7,9%).

Lorsqu’on analyse tous ces chiffres, il est possible de constater que la tendance va en direction du totalitarisme. Ce n’est pas un phénomène régional, loin s’en faut. Il y a de quoi d’être inquiet en ce qui concerne l’avenir de ce pays. Il est clair que le gouvernement de coalition à Berlin n’incite pas à l’enthousiasme, malgré des résultats qui sont respectables. Mais une chose est claire, le clivage droite-gauche comme on le connaissait jusqu’à présent est une spectre du passé. Il y a une atomisation du paysage politique, qui rend tous pronostiques compliqués. Les deux länder ne pourront être gérés que par des partenaires plus ou moins contre-natures. Des partis qui se sont tirés dans les pieds, jetés des injures. C’est un peu qui se passe actuellement en Italie, où le Ms5 et PD ont été à couteaux tirés. Cela peut fonctionner en temps que gestionnaires, mais il ne faut pas s’attendre à de grandes envolées politiques. Un train-train qui ne peut pas générer de grandes réformes comme le réclamerait le numérique, où tout sera chamboulé, que cela soient les méthodes de travail ou la couverture sociale. Sans parler du climat, qui nous dictera, que nous le voulions, ses quatre volontés. Si cela continue ainsi, nous serons esclaves de la situation générale et devrons jeter l’éponge. Un avenir guère flatteur !

pm

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/09/01/allemagne-forte-percee-de-l-extreme-droite-dans-deux-scrutins-regionaux_5505186_3210.html

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