Faut-il en rire ou en pleurer ? La nouvelle lubie de Donald Trump, celle de vouloir acheter le Groenland, pourrait sortir tout droit d’un comics. Puis son attitude après avoir reçu une fin de non-recevoir, celle de renvoyer une entrevue avec le gouvernement danois, est des plus puérile, celle d’un gosse trop gâté, pourri pas ses parents. « Le Danemark est un pays très spécial avec des gens incroyables,  mais, étant donné les commentaires de la première ministre, Mette Frederiksen, selon lesquels elle n’aurait aucun intérêt à discuter de l’achat du Groenland, je vais repousser notre rencontre prévue dans deux semaines à un autre moment » Et vlan, le voilà vexé. Il serait permis d’en rire, mais lorsque la démesure atteint une telle dimension, on peut se poser la question si cet homme a encore sa raison. « Le Groenland n’est pas à vendre. Le Groenland n’est pas danois. Il appartient aux Groenlandais. J’espère vraiment que ce n’est pas sérieux. Cette discussion est absurde. Heureusement, le temps où vous pouviez acheter et vendre d’autres pays et populations est révolu. »

Ce n’est pas sans raison que le président américain s’est lancé dans un tel jeu de poker. Avec le réchauffement climatique, le Groenland devient de plus en plus intéressant, car il ne s’agit plus d’aborder de la glace, qui jusqu’à présent a été un obstacle au développement économique de cette île. Il est connu que son sous-sol recèle des trésors non exploités, qu’il pourrait devenir un atout de taille. En écartant dans ce cas-là la méthode Trump, il est évident que toutes nations voulant s’y établir, y ferait son beurre. Vu sous cet aspect-là, c’est une démarche pouvant engendrer des profits considérables. Pour le Danemark évidemment une poule aux œufs d’or, dont il n’est pas question de se séparer. Cette action démontre à quel point Donald Trump méprise l’UE, qu’il part du principe que nous sommes vénaux. Que seul l’argent nous intéresse. Cette affaire assez exotique nous forcera de passer encore bien plus à l’offensive. Il faudra donner main-forte au Danemark, pour qu’il puisse faire les investissions nécessaires afin de donner au Groenland, tout en respectant l’environnement, une économie digne d’un pays en pleine expansion. Le président a bien vu le profit qu’il pouvait en tirer. « En fait, c’est comme une grande transaction immobilière. Beaucoup de choses peuvent être faites. Ça pénalise beaucoup le Danemark, qui perd près de 700 millions de dollars par an. Alors ils s’en occupent à grands frais. » Une fois de plus la preuve que nous avons affaire à un néo-colonialiste qui croit qu’il peut tout régler à coups de dollars. Donald Trump ne recule devant rien lorsqu’il est question d’argent, ce qui fait aussi sa vulnérabilité. Ses actions sont prévisibles, ce qui lui ôte toutes alternatives tactiques. Il aurait été plus avantageux pour lui, au lieu de vexer la premier-ministre Mette Frederiksen, de négocier avec elle un accord de coopération qu’elle aurait eu du mal à refuser. Je ne sais pas si cela restera un épisode dans le lot sans fins des faux-pas diplomatiques de la Maison Blanche, mais il serait déplacé de prendre cette histoire comme un vaudeville. Cela démontre une détérioration inquiétante des mœurs.

pm

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/08/21/l-affaire-du-groenland-vire-a-l-incident-diplomatique-entre-les-etats-unis-et-le-danemark_5501180_3210.html

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