Il est frustré. Dans son job on le traite comme du cochon pourri. Il n’est bon que pour trimer, est sujet à des critiques incessantes. Un petit minable. Puis lorsqu’il rentre chez lui, il se métamorphose peu à peu en un mec qui veut en imposer, qui oublie qu’il n’est qu’un petit rouage dans la mécanique. Lui, qui est le jouet de ses acolytes de collègue, se transforme peu à peu en un prédateur qui cherche des victimes plus faibles que lui. Ne surtout pas risquer gros, car cela le mettrait en danger de perdre le dessus. Une fois qu’il est chez soi, la victime idéale est sa femme et lorsqu’il n’a rien à se mettre sous les dents ses enfants. Tout d’abord il est aimable. Pour se délester de toutes ses récriminations, il boit un verre de whisky que sa femme lui a préparé. Elle pour sa part, elle s’est déjà placée dans le modus habituel, celui d’une épouse docile. Comme elle sait qu’à un moment ou l’autre elle sera battue, elle joue à Bambi, ce qui l’exaspère. Il lui fait subir la question en critiquant tout, en faisant observer qu’elle a laissé traîné un journal sur une des chaises du salon. Tout est sujet à provocation. Pour lui le seul moyen d’atténuer sa colère, celle d’un homme qui est soumis à des quolibets, au dédain général. Elle sait qu’elle fera office de soupape de sécurité. Puis sans transition, il lui donne une gifle, la traite de traînée. « Que fais-tu à longueur de journée ? » Puis toujours à nouveau il est question de l’amant qui profite qu’il soit au travail, pour faire l’amour. Une crise de jalousie qui se répète sans fondement quotidiennement. Ce qui donne lieu à une recrudescence de sa violence. Il la rue de coups, puis lui déchire son corsage…

La suite vous pouvez l’imaginer. Il la viole d’une manière la plus brutale, ne tient pas compte des bleus qu’occasionne sa brutalité. Puis une fois qu’il a éjaculé, il se met à pleurer comme un petit enfants, lui déclarant qu’elle est son amour, qu’il ne peut pas expliquer son comportement. Et elle ? Elle se laisse gagner par la pitié, lui fait comprendre qu’elle l’adore. Une fois de plus le syndrome de Stockholm, où la victime a des liens charnels avec la personne qui lui fait subir l’arbitraire, qui est la cause de toutes ses misères. Une relation des plus malsaines entre les deux. Ce que je décris-là est une forme qui rend le féminicide possible. Celui d’une femme qui se veut compréhensive, aux abois de tout ce qui pourrait indisposer son partenaire, qui ne peut pas lui tenir tête, car le fait de se soumettre à lui, fait partie d’un jeu sexuel. Vous me direz qu’on ne fait pas l’amour toute la journée. Exact, mais les rapports entre le couple prennent uniquement comme référence cet aspect-là. Et lorsqu’il y a des enfants, tout se répercute sur eux. Comment lutter contre ce phénomène ? Comme il a ses racines dans les méandres secrets de la psychologie, il est des plus ardu de les extirper. Cela pourrait se faire dans le cadre d’une thérapie, mais elle ne peut qu’avoir lieu avec l’aval du compagnon. Sinon le statut quo continuera à marquer la vie de cette femme-battue. Elle a beaucoup de mal à aller à la police, car ce rituel de la violence fait partie du jeu sordide de la soumission. Tout cela couronner par l’espoir que tout changera à un moment donné. Qu’il ne peut pas en être question, n’entre pas en considération. Un exemple qui pourrait être une réalité !

pm

https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/07/06/les-feminicides-un-combat-de-societe_5486229_3232.html

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