Pour cause de harcèlement mental, Evaëlle s’est donnée la mort à l’âge de onze ans. On la traitait de folle. Un drame qui se répète constamment et qui prend presque une forme de rituel, ce qui est nauséabond. Des élèves se liguent pour torturer des camarades qu’ils considèrent ne pas être conformes à leurs vues. Cela prend la forme d’une chasse aux sorcières, où des personnes hors du commun, sont pour ainsi dire brûlées vives virtuellement. Dans ce cas qui s’est passé en Val-d’Oise, le point de départ, du point de vue d’une amie de la victime, venait d’une des professeurs. « Elle la traitait de folle. Quand tu n’arrives pas à faire quelque chose, elle te dit que tu es nulle. Elle dit à tout le monde : Vous êtes la pire des classes ». C’était sans aucun doute une pédagogue qui n’arrivait pas à maîtriser sa classe. Souvent les profs n’ont que des connaissances élémentaires de la psychologie de l’enfant. Ce sont des personnes spécialisées dans un domaine bien précis, mais qui sont souvent dépassées par « l’état des lieus » auquel elles doivent se confronter. Pour beaucoup faire régner la discipline n’équivaut pas à l’idée qu’elles se font de leur profession. Que nous le voulions ou non, la pédagogie et la psychologie sont des éléments essentiels des activités des enseignants. Ils ne peuvent pas s’en laver les mains, comme cela se passe couramment. Dans ce cas bien précis, il semble que la prof a attisé la braise, a donné en quelque sorte « involontairement » le feu vert aux attaques perpétrées par les élèves. J’espère bien que le tribunal élucidera ce qui s’est passé.

Le Ministère de l’éducation nationale a émis l’avis suivant : « L’établissement a fait le nécessaire vis-à-vis des élèves harceleurs , Evaëlle aurait reçu un accompagnement appuyé vis-à-vis de son mal-être ». Et si c’était vraiment le cas – je me permets d’en douter – ces mesures n’ont pas été d’une grande efficacité. Ce drame m’horripile d’autant plus, que cette jeune fille était considérée comme étant à la recherche d’empathie, qu’elle désirait être acceptée comme elle était. « Elle voulait être amie avec tout le monde. Souvent dans l’excès et quand on est dans l’excès, on se fait rejeter » Si cela a été son arrêt de mort, on peut se poser des questions au sujet du monde dans lequel nous vivons. Cela voudrait dire qu’ Evaëlle était responsable de sa mort, parce qu’elle était différente. Si cela était vraiment le cas, je pense que l’établissement porte une grande responsabilité à son suicide. Cela voudrait dire que tous ceux et celles qui sont en marges, ne sont pas acceptés comme ils le mériteraient. Ce serait un déni au droit à la différence. Les professeurs doivent se dire qu’ils n’ont pas affaire à une masse, mais à des individualités, ce qui fait la richesse de la jeunesse. Comme vous le voyez je donne en premier lieu la responsabilité de ce qui s’est passé à l’école. Elle aurait dû enrayer au plus vite de telles dérives. De faire comprendre aux gosses, qu’ils se rendaient responsables de méfaits pouvant provoquer la mort. Je pense que dans de tels cas, si les enseignants n’arrivent pas à maîtriser la situation, qu’il faudrait faire appel aux tribunaux de la jeunesse, le seul moyen de sensibiliser les parents, de leur faire comprendre qu’il ne s’agit pas de bagatelles. Sans père fouettard pas de réactions !

pm

https://www.nouvelobs.com/societe/20190703.OBS15348/traitee-de-folle-a-l-ecole-evaelle-11-ans-s-est-suicidee.html

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