Coups de feu à Utrecht

Trois mort et cinq blessés à Utrecht après qu’un forcené ait fait feu sur des passagers d’un tramway. Il s’agit d’un homme originaire de Turquie, Gokmen Tanis, 37 ans, qui a été arrêté hier en fin de journée. Le gouvernement néerlandais privilégie la piste terroriste, sans pour autant exclure des raisons personnelles. Il ne fait aucun doute que ce méfait sera un atout pour les extrémistes de droite de ce pays qui jusqu’alors était plutôt ouvert politiquement. Mais depuis quelques années les Hollandais sont de plus en plus tentés par les inconditionnels du populisme. « Un acte de terrorisme est une attaque contre notre civilisation, contre notre société tolérante et ouverte ». C’est-ce qu’à déclaré Mark Rutte, le premier ministre. Je ne sais pas si sa définition de ce que devrait être les Pays-bas correspond encore à la réalité. Le fait est que le terrorisme islamiste a fait basculé le pays dans une atmosphère bien moins tolérante que cela a été le cas dans le passé. Je prends cet exemple pour démontrer ce que le terrorisme peut provoquer : la destruction de nos valeurs telle que celle de l’ouverture. N’est-ce pas le but que ce sont fixés les fondamentalisme de tous bords, que ce soient ceux issus de l’islamisme ou ceux venant du nazisme. Il est regrettable que la société réagisse exactement comme les stratèges des extrémistes l’ont prévu. Lorsque Donald Trump prétend que l’EI a été vaincu, je ne le crois pas. Tant qu’il y aura des gens prêts « à se sacrifier  pour une grande cause », il ne peut pas être question de défaite, même si sur le terrain au Proche et Moyen-Orient les extrémistes ont perdu les territoires dont ils avaient la mainmise. Cela ne les empêche pas d’exporter la violence et la haine en Europe ou ailleurs. Et tout cela sur la toile de fond des terribles attaques contre des mosquées à Christchurch en Nouvelle Zélande, où un assassin néonazi a tué 50 musulmans.

Faut-il faire l’amalgame, comme je le fais ici entre ces deux formes de terrorisme ? Je le crois, car idéologiquement la méthode et le but recherché sont les mêmes. Celui de faire tituber la démocratie, ce qui semble malheureusement réussir. C’est comme s’il y avait coordination entre ces mouvements totalement opposés. Mais il y a un fait objectif, ce n’est pas par des méthodes policières qu’il sera possible d’éviter de tels drames. Il serait bon que les citoyens comprennent qu’il faut garder la tête froide pour ne pas être entraînés dans ce que je nommerais le revanchisme. Un réflexe tout d’abord normal, mais à long terme très néfaste. Cela reviendrait à dire qu’une société toute entière se radicalise, ce qui peut signifier en fin de compte sa perte. C’est ce qui se passe actuellement en Italie, où le néofascisme s’implante de plus en plus. Ses origines sont dues en particulier à la politique migratoire. Il pourrait en être de même ailleurs en Europe, où des voix s’élèvent exigeant que certains étrangers soient parqués dans des camps de rétention. Tout cela ne laisse rien présager de bon pour les Européennes du 3 mai. Je suis certain qu’un attentat tel que celui d’Utrecht, sera de l’eau apporté au moulin des têtes de béton que sont les nationalistes militants. Dans de tels cas il est difficile de faire entendre raison à un nombre appréciable de citoyens, dont la peur régit leur quotidien. L’extrémisme sera gagnant !

pm

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/03/19/trois-morts-aux-pays-bas-la-piste-terroriste-privilegiee_5438014_3210.html

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