Le WWF préconise qu’à partir de 2030 le monde se passe de plastique. C’est bien que je souhaiterais aussi. Lorsque je vais faire mes achats quotidiens en Allemagne, tout est sous vide. En particulier aux rayons charcuterie et fromage. Depuis peu, plus personne ne vous coupe le jambon ou le salami. Il va sans dire que j’ai fait opposition en me plaignant tout d’abord à la direction du supermarché puis ensuite à la chaîne par écrit. J’ai eu la réponse suivante : « Comme les ventes ont baissé considérablement en ce qui concerne en tout particulier la charcuterie, nous avions tellement d’invendus, que nous étions forcés de jeter chaque jour beaucoup de denrées alimentaires. » Je ne suis évidemment pas de cet avis. Si on se donne la peine de servir personnellement le client, on n’arrive pas à un scénario catastrophe comme celui qui m’a été décrit. J’avais pourtant argumenté en parlant de la mer, de la mort des baleines, des dauphins. Du crime environnemental que nous vivons actuellement. Mais rien n’y fit. Deux personnes furent congédiées soit-disant parce qu’on avait plus besoin d’elles. J’aborde ici l’aspect social d’une hérésie. À chaque paquet de jambon sous vide, vous tuez des emplois. Et c’est à mon avis la vraie raison de l’emploi à outrance des emballages en plastique. En rendant la vente anonyme, il n’est pas possible de promouvoir d’autres produits. Je me suis donné toujours le temps de parler à la charcutière. C’est en échangeant quelques mots avec elle, que je n’avais pas l’impression de faire de mes achats une corvée. Honnêtement je suis prêt, malgré mes revenus de retraité ,de payer un peu plus afin de sauvegarder un peu de personnalité. En achetant des produits emballés dans du plastique, nous nous mettons aussi sous vide.
Et ne venez surtout pas me parler d’hygiène. Dans ce domaine bien précis Bruxelles nous joue un mauvais tour. S’il en allait de l’UE nous ne devrions plus manger du fromage au lait cru. Ce qu’on nous impose-là est une mise en normes de la nourriture plus que stérile. Nos édiles ont-ils oublié que le fait de manger a aussi un aspect ludique ? Que notre humeur en dépend ? Cela ne peut pas qu’être un apport mécanique de nourriture afin d’assurer notre survie, tout au moins psychologiquement. Le fait de se retrouver autour d’une table est pour la famille essentiel, l’occasion de s’échanger. Et avant tout cette trêve doit procurer de la joie, de l’envie. Ce n’est pas possible avec des monceaux de plastique et une nourriture, qui coupée d’avance, a perdu toute son âme, si je peux m’exprimer ainsi. Mais lorsque chacun de nous s’aperçoit quels dommages la stérilité excessive de nos aliments amènent, il y a de quoi être effrayé. En utilisant le plastique, aussi dans d’autres domaines, nous détruisons notre planète. Le prix à payer pour de tels emballages dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Des milliers de kilomètres carrés de mer recouvert de plastique, qui passe aux ordures séance-tenante. Quelle absurdité d’attacher une telle importance à l’emballage et de ne se pas préoccuper autant du contenu. Une attitude qui démontre à quel point nous sommes soumis à l’arbitraire des chaînes de l’alimentation. Sans parler des jouets ou d’autres produits. c’est au client de faire barrage à de telles dérives, qui n’ont qu’un but, celui de générer plus de profits.
pm