L’antifasciste Clément Méric a été tué dans une rixe par un skinhead en juin 2013. Esteban Morillo, dont le procès a commencé hier, dit avoir changé. Il regrette ses anciennes fréquentations. Je veux bien, mais cela ne rendra pas la vie au militant d’extrême-gauche. L’accusé, qui reconnaît aujourd’hui les faits à la cour d’assise de Paris, a 25 ans. Il s’est empâté de 30 Kilos et ressemble aujourd’hui à un fils de bonne famille. Lorsque la présidente, Xavière Simeoni, lui demande comment il se décrirait aujourd’hui, il répond : « Je ne veux pas qu’on se souvienne de moi comme j’étais avant. » Il encourt 20 ans de prisons, malgré ce volte-face. Pas très sportif, ce garçon très attaché à sa famille, a commencé un apprentissage de pâtissier au centre de formation de Laon. Il se fait confisquer ses bagues aux motifs néonazis et est renvoyé en 2010. Il se reconvertit alors dans le domaine de la sécurité. De l’agression sexuelle, dont il a été la victime à 10 ans, il n’en parle pas. Son adhésion à l’extrême-droite remonte à cette époque. Sitôt majeur il se rend à Paris, où il fréquente Le Local, un bar du 15e arrondissement géré par Serge Ayoub, un personnage de référence pour les skinhead. Il fait partie pendant un certain temps de la Troisième voie, le groupe que le tenancier a créé. D’après ce qu’on m’en a dit, c’était un syndicat ni de droite, ni de gauche, avec une conviction solidariste. » « C’est quoi, une conviction solidariste ? », demande la juge. Réponse : « Je ne sais pas. » Malgré son engagement de six mois, Morillo prétend ne pas s’intéresser à la politique. Sa démarche était de se trouver des amis, de briser ainsi sa solitude. Malgré son tatouage « travaille, patrie, famille », il dit ne rien savoir du régime de Vichy, de Philippe Pétain. Il a aussi oublié qu’il avait vanté sur internet le « Mein Kampf ».

Tout cela est pour moi, qui suis depuis des années le militantisme fasciste, du revu. Cela démontre que ces jeunes têtes brûlées agissent sans arrière-plan vraiment politique, qu’ils ne savent pas ce qu’ils représentent. Au fond un Esteban Morillo ne devrait pas se trouver avec ses deux complices d’alors, seul sur le banc des accusés. Où sont ceux qui tirent les fils ? Qui agissent dans l’ombre pour détruire la démocratie ? Les voyous qui défilent dans les rues, sont des zombies téléguidés, comme ce procès le prouvera, s’il est mené équitablement. Pour vraiment combattre la peste qui nous ronge actuellement, il faut s’attaquer aux financiers des mouvements néo-nazis, qui sont souvent identiques à ceux du mouvement populiste en Europe. Mais cela ne se fera pas à mon avis, car trop de personnes issues des milieux conservateurs ont des accointances avec l’extrême-droite, sont des personnes puissantes, qui veulent rester en retrait. Esteban Morillo, le petit soldat, ne pourra pas donner de détails à ce sujet. La raison pour laquelle ce procès n’aura pas un grand intérêt politique. Au niveau du droit pénal, le verdict devrait être sévère,.afin de dissuader certains jeunes à se laisser embringuer dans un tel engrenage. Je déplore que la justice n’aille pas au fond des choses comme cela a été le cas au cours du procès-fleuve du NSU à Munich, le groupuscule qui a abattu des étrangers par convictions nazies. C’est à elle qu’il faudrait faire le procès, car se sont les fausses personnes qui sont à la barre.

pm

https://www.lemonde.fr/police-justice/article/2018/09/05/au-proces-meric-esteban-morillo-regrette-ses-anciennes-frequentations_5350322_1653578.html

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