Je suis depuis hier soir au septième ciel ! Les bleus se retrouveront en finale du championnat du monde de foot, grand bien leur en fasse. Et pourtant j’ai essayé de faire croire à mon entourage, que je considérais les prouesses d’une équipe que sous l’aspect de la technique, de la stratégie ou de la forme physique des onze ! « Non, vous n’allez pas me classer comme « un cocorico », pour qui le patriotisme est la raison essentielle d’aller au stade ou de regarder la télé ? » Et toute une tirade de bons arguments réfutant les thèses nationalistes. « Je ne vais tout de même pas parader avec le maillot, orné d’un coq ! À d’autres ! Puis d’un seul coup, j’ai envoyé paître tous ces bons arguments, car le cœur me dictait autre chose ! Je ne suis pas autrement que vous. J’ai dû essuyer une larme après le coup de sifflet ultime. Je suis fier qu’une équipe multicolore, multiculturelle me représente. D’arriver en finale est la preuve que le cocktail à la Française est dû à de bons crûs depuis le début. Le cheminement des bleus en Russie est une réponse cinglante adressés au racistes, à tous ceux, pour qui l’exclusion est un moyen de défense. Les gars du onze national démontrent qu’il n’en est pas ainsi. Je voudrais que la mentalité de l’équipe se répande sur tout le pays, lui confère la droiture dont nous avons tant besoin. Qu’ils soient blancs, noirs ou basanés, ils sont avant tout français. Je pourrais continuer ainsi, moi qui lutte quotidiennement contre l’obscurantisme. Mais peut-être faudrait-il s’y prendre autrement pour exprimer son amour à sa patrie.
Au lieu de brailler comme des bêtes son patriotisme, sans réfléchir à ce qu’on fait, il serait bon de le considérer comme une terre d’accueil pour tous ceux qui sont à la recherche des lumières. Non, une nation qui se respecte ne peut pas se replier sur elle-même. Sans un esprit d’ouverture, il ne pourrait pas y avoir de France ! Je pense que la Marseillaise est un cri universel, afin de permettre à tous de rompre les liens de l’esclavage. L’ultime symbole que la France puisse offrir à l’humanité, celui de la recherche de la justice, de l’amour. Moi, le vagabond, ressens aujourd’hui le sentiment d’appartenir à une entité mentale dépourvue de murs, de mesures arbitraires, de prisons. J’ai le sentiment de porter la France en moi et de la transporter partout, où je me trouve. Elle m’incite à combattre les démons qui nous attaquent de toutes parts… Je pourrais continuer ainsi de suite, mais ne le ferai pas ! Moi, qui me décrit comme universaliste, m’aperçoit que j’ai besoin d’un chez-moi pour pouvoir m’épanouir. Vouloir croître en vase-clos, une totale illusion. Je pense que les jeunes footballeurs, 26 ans de moyenne d’âge, ont démontré qu’il est possible d’avoir une maturité sans pour autant porter une longue barbe blanche. « Attention Pierre, ne vends pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué ! » Je le sais, mais pour moi les tricolores ont d’ores et déjà gagné le trophée, tout au moins mentalement. Je serai rivé dimanche devant mon téléviseur, comme tous les communs des mortels. Ne vous en déplaise, j’en fais aussi partie ! Allez les bleus !!!!!!!
pm