Et but…… Le reporteur s’époumone, devient complètement hystérique. On est les plus forts, les plus cools. Hier soir, à dix, l’Allemagne a pu gagner en dernière minute son match contre la Suède. Cette année c’est une équipe que je ne sens pas. Lorsqu’on voit le foot frais d’autres nations comme le Sénégal ou celui de la Suisse, on se demande si la « Mannschaft » n’a pas avalé une potion magique, qui au lieu de donner du punch, endort. Du somnifère ! Même si je n’aime pas le nationalisme que les supporteurs prononcent à chaque joute sportive, je suis obligé de reconnaître que dans ce jeu bien particulier il en va plus qu’un 90 minutes. Si cette équipe avait été éliminée dès le deuxième match, la population allemande risquait de tomber en pleine dépression. L’aspect médiatique dépasse de loin le cadre sportif. Il en va de la recherche d’un esprit d’indépendance, qui est une denrée rare actuellement. Je crains fort que la République Fédérale se trouve aujourd’hui dans une crise de conscience. Aussi capable qu’elle puisse être, Angela Merkel semble, après plus de 12 ans de pouvoir, être usée. Une crise interne chez les partis-frères conservateurs, ébranle tout l’équilibre politique de ce pays, qui s’avère être très vulnérable. Les habitants vivent ce qu’on pourrait nommer une fin de règne, une ambiance qui ne correspond pas l’idéal de la population, qui rêve de fraîcheur. Un aspect sûrement médiatique, dont il faut tenir compte. La presse a souligné les comparaisons que l’on pouvait faire entre le gouvernement Merkel et la Mannschaft de Joachim Löw, deux égéries dont à première vue on ne peut pas se passer, ce qui ne devrait pas être le cas.

Mais soyons clairs, il est évident que si l’ordre établi devait vaciller actuellement en Allemagne, ce serait de mauvais augure. Je considère le but de hier soir comme une bénédiction, même si je trouve un temps soit peu ridicule que la destinée d’un pays s’appuie sur un match de foot. Qui sent ce pays, est étonné de le voir dans un état si vulnérable. Dire que la psychologie joue un rôle considérable pour que le moral de l’Europe ne parte pas en vrac, est bon d’un côté, assez problématique de l’autre. Le match de hier soir démontre que la destinée d’un grand nombre de personnes ne tient qu’à un fil tenu. Il faut se ressaisir, aller de l’avant. C’est bien joli de se le répéter constamment, mais si l’énergie nécessaire pour y arriver manque, la léthargie menace de tout paralyser. Les membres de l’AfD, ceux qui se prennent pour des sauveurs, imputent le mal-être à ces sangsues que sont les étrangers. Un argument facile au possible. Et dire que des millions de citoyens sont sensibles à de telles diatribes ? J’espère que le but miraculeux de Tony Kroos, apportera une accalmie afin de réfléchir aux actions qu’il serait bon de réaliser. Il serait indispensable de solidifier les fondations. Une fronde du CSU bavarois, ne correspond pas aux vues des citoyens qui appellent plutôt de leurs vœux, un système aussi solide qu’une limousine. Jusqu’à présent c’était la Mannschaft qui représentait un tel idéal, aujourd’hui plus personne ne peut mettre la main au feu. Il faudra que l’Allemagne apprenne à se passer des leaders, mêmes si cela les incommode, afin d’apprendre à ce débrouiller. Et ceci même s’il y a échec. C’est la leçon que j’ai tiré du Allemagne-Suède.

pm

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