Mon cerveau artificiel me commande de vous souhaiter une bonne Pâques. Je le fais, puis pousse le bouton « OK ». Tout à coup je me mets à chanter une complainte russe, d’une tristesse presque étouffante. D’un seul coup je m’arrête subitement de le faire. « Je te demande pardon. Avec cette fichu d’heure d’été je m’y retrouve plus ! » Pris de colère je téléphone au représentant qui m’a vendu cet appareil. « Vous verrez, la machine prendra des décision pour vous, rien de plus pratique ! » Vous avez deviné, il est question ici de l’intelligence artificielle. Elle devrait nous assister, non nous dominer. C’est ce qui pourrait nous arriver si nous n’observons pas une certaine retenue. En parlant de ces fêtes de Pâques, il peut être plus aisé de comprendre les réticences d’Emmanuel Macron, qui a donné une interview pour le magazine « Wired » Si je l’ai bien compris, il serait pour sans l’être du tout. Vous dites oui et êtes entraînés par le GPS dans un étang marécageux. Comme le font beaucoup d’hommes, qui se fient complètement à la technologie de pointe, les réactions sensées ont été déconnectées. Cette évolution nous rends de plus en plus vulnérable par rapport à nos faits et gestes. Vouloir stopper une évolution, qu’elle soit bonne ou non, n’est pas du ressort de mon clone de cerveau. Ce dernier est embarrassé que cela puisse me mettre dans l’embarras. Aussi étonnant qu’il aborde ici un aspect émotionnel. Ce serait un comble si un ordinateur pouvait avoir des sentiments. Qu’il remplisse des fonctions annexes, je veux bien, mais qu’il puisse devenir amoureux, cela me dépasse. Je sais qu’il me manipule, mais si je l’éteignais, je me mettrais en danger. Que se passerait-il s’il ne se remettait plus en marche ? Le Président de la République a aussi évoqué le sens qu’il faut donner au mot progrès. Il a fait remarquer, que ce dernier était en premier lieu technologique, mais que bien peu de choses évoluent quant il s’agit de l’âme, de l’éthique, de notre intégrité mentale.
J’ai souvent écris que je trouvais le fossé entre ces notions trop profond. Il est évident que l’industrie essaie de tout faire pour freiner une mise-en-doute de l’intelligence artificielle. Elle la vend comme appoint à notre cerveau, comme une aide qui nous permettrais d’atténuer le stress journalier. Mais personne ne veut admettre, que comme dans le drame Faust, la machine s’émancipe. C’est bien de cela qu’il est question dans les pensées d’Emmanuel Macron. Malgré l’imperfection de nos réflexions, il vaut mieux cela que des appareils qui nous dictent ce que nous devons faire. Puis il y a encore un point qui me revient à l’esprit. Pour programmer de tels système, l’empirisme jouera un rôle de taille. C’est à dire qu’on aura recours à des informations glanées dans des expériences antérieures. Elles devront fatalement servir de points de référence. Et c’est justement que là que les horreurs commencent. Sera-t-il donné libre-cours aux chercheurs ? Le choix sera de toute manière subjectif. Est-ce la bonne recette ou un piège qui peut nous plonger dans l’immobilisme. Comme on le voit l’intelligence artificielle est une révolution politique qui consiste à nous rendre de plus en plus esclaves de certains scientifiques, corrompus par des autocrates.
pm