Jai lu dans le Nouvel Observateur la thèse de Stephen Smith, qui prédit la migration de 150 à 200 millions d’Africains qui un jour voudront s’établir en Europe. Depuis 1930 la population s’est multipliée par 15. En comparaison, la France à un quota de 1,7. Cela peut-il expliquer le vent de panique qui s’est déclenché en Europe en 2016 et qui perdure jusqu’à aujourd’hui chez un grand nombre de personnes, de voir notre continent submergé par des populations venant d’ailleurs ? Même si je n’accepte en aucune manière leur façon d’agir, je pense que ce réflexe de rejet est bien plus profond qu’une attitude hostile comme nous la connaissons aujourd’hui. C’est probablement une situation psychologique semblable à celle des États Unis, où la population de couleur, afro-américain et hispaniques confondus, dépassera celle des blancs à partir de 2050. Nous nous acheminons vers une perte de la prédominance de la civilisation d’origine européenne au profit de celles des immigrants. Cela est probablement aussi dû au recule des naissances. Il est avéré que dans une société marquée par un développement intellectuel et technologique hors moyenne, la question d’avoir un enfant ou non, se pose d’une manière plus pragmatique que dans des milieux plus modestes. Les couples essaient d’anticiper ce qui pourrait arriver à leurs enfants au cours de leur vie. Ils ont le sentiment – et les faits le prouvent– qu’ils auront besoin de soutien bien au-delà de leur majorité. Sans une formation adéquate des jeunes, la précarité n’est pas à exclure.
Des réflexions guère encourageantes pour la démographie. La plupart des familles a de ce fait un nombre limité d’enfants, ce qui est parfaitement compréhensible, si on part de la situation évoquée. Pour la population africaine, pour l’instant de telles questions ne se posent pas. Non pas que la situation est meilleures, au contraire. Depuis des générations le continent était relativement peu peuplé, car la mortalité des enfants était très forte. La raison pour laquelle les couples, déjà par instinct, avaient en règle générale un grand nombre de descendants. Un phénomène identique à celui du Moyen-Âge, où le nombre de ceux qui survivaient était relativement modeste. Par les progrès de la médecine et en particulier de l’hygiène, il y a de moins en moins de mortalité enfantine en dehors des grandes plaies que sont le manque de pluie, les guerres qui enraillent le ravitaillement de la population. Il a aussi fallu aux Européens un temps assez long pour modifier leur planing familial. Cela ne se fait pas sur un coup de baguette magique. De ce fait l’Afrique connaît en ce moment une explosion démographique qui ne va pas de paire avec les revenus qu’on serait en droit d’attendre. C’est la raison pour laquelle des efforts à l’échelle mondiale doivent être entrepris sur tout le continent dans les domaines économiques et des infrastructures dont le progrès a besoin. Mais cela n’empêchera pendant encore des années que beaucoup de gens rejoindront l’Europe dans l’espoir d’avoir un avenir meilleur, malgré les restrictions qui sont appliquées pour restreindre ce flux migratoire. Ne nous faisons pas d’illusions, un équilibre démographique n’est par pour demain !
pm