Le gouvernement a décidé de ne pas construire l’aéroport de Notre-Dame-des-landes. Les écologistes ont ainsi obtenu gain de cause. Les terrains qui avaient été achetés par l’État seront rendus aux agriculteurs. Les terres occupées par les militants les plus acharnés devront être évacués. Cette décision est un signe évident que la présidence et le gouvernement veulent apporter un soutien à tous ceux pour qui la protection de la nature est un atout souvent plus important que les intérêts économiques de toute une région. C’était le but de Jean-Marc Ayrault d’assurer plus de pérennité au marché du travail. Il est démontré qu’un aéroport crée un grand nombre d’emplois nouveaux. Ce phénomène est très connu partout, où il est question de construire un nouvel aéroport. L’exemple le plus négatif actuellement, est l’énorme panne à Berlin, où on attend depuis des années son ouverture. À côté de l’envolée des prix de construction, il y a eu depuis des années un manque à gagner considérable. Aujourd’hui personne ne pourra dire, quand il pourra être mis en activité ? Peut-être plus de 10 ans plus tard ? Dans tout cela il y a eu de grandes faillites. Je ne sais pas exactement à quel point on peut mettre en parallèle le dépôt de bilan d’Air Berlin, la deuxième compagnie d’aviation de l’Allemagne, avec ce ratage complet des instances dirigeantes, mais cela a été sûrement négatif, d’autant plus que cet aéroport devait être le siège de cette compagnie.

Ce retard considérable a aussi mis en grandes difficultés un nombre important de commerces. Je cite cet exemple négatif afin d’apporter la preuve qu’un tel projet peut donner un sérieux coup de fouet à toute une région. Tout en étant un chaud partisan de la sauvegarde de l’environnement, je trouverais honnête qu’on chiffre les pertes occasionnées par le fait de ce renoncement. Dans un cas pareil je me trouve dans un dilemme. D’un côté je me réjouis que les partisans de la sauvegarde de la nature aient obtenu gain de cause, de l’autre je ne peux pas ignorer les avantages qu’auraient pu avoir sa construction. Il en va du bien-être social d’un nombre considérable de familles. Il est vrai qu’en optant pour une stagnation – c’en est une qu’on le veuille ou pas – les militants ne pensent pas tellement aux conséquences que cela peut avoir pour les chômeurs. Le cas de Notre-Dame-des-landes fera sûrement école. Je pense qu’il sera de plus en plus difficile de mettre sur pied des projets d’une telle envergure. En France nous avons eu certaines victoires de la part des opposants comme par exemple l’agrandissement du camp militaire au Larzac ou le refus de mettre en marche le surgénérateur de Creys-Malville. Habitant dans le périmètre, j’ai évidemment été heureux de cette décision, qui avait été soutenue par certains chercheurs du CERN, qualifiant cette centrale comme étant une bombe à retardement. Il est évidant que pour soutenir le oui ou le non, il faut faire la part des choses. Ce qui s’est passé à Plogoff dans le Finistère, de ne pas construire la centrale nucléaire est à mon avis pas comparable avec la construction d’un aéroport, les nuisances nucléaires étant bien plus néfastes en cas d’accident. Il ne faudrait pas que l’exemple nantais se répercute partout en France. On ne peut pas créer de nouveaux emplois dans la stagnation.

pm

http://www.lemonde.fr/planete/article/2018/01/17/abandon-de-l-aeroport-de-notre-dame-des-landes-et-apres_5243198_3244.html

Pierre Mathias

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