Hier soir ce sont réunis des milliers de personnes à Vienne, guidé par la peur que l’esprit de l’Anschluss, qui régnait en Autriche en 1938, où les soit-disant victimes de l’invasion des nazis jubilaient, se répète aujourd’hui. Elles avaient accueilli le Führer avec verve. Et Monsieur Strache, le vice-chancelier, un ancien néonazi, en aurait-il fait partie ? .Et dans tout cela, trône Baby-Kurz, 31 ans, ayant le physique d’un jeune marié en plastique, vêtu d’un frac perché tout en haut du gâteau de mariage aux cotés de la fiancée tout en blanc. Pourra-t-il empêcher les ultras du FPÖ, de faire nettoyer les trottoirs par des migrants avec des brosses à dents, comme leurs prédécesseurs avaient fait avec les juifs après l’Anschluss ? Ou comme leurs cousins spirituels en France, qui avaient participé à la rafle du Vel-dhiv ? À quand les hommes à chemises brunes, faisant la chasse à courre dans « le Wienerwald » ? Tous ceux qui ont occupé le centre de la capitale autrichienne, à l’endroit-même, où Adolf Hitler avait proclamé le rattachement de l’Autriche au 3ème Reich, ne sont pas sortis ce jour de janvier par caprice, mais parce qu’ils sentaient que leur république étant en train de glisser dans le passé, un passé pas fait de valses, de baises-mains, de la Hofburg où régnaient des grabataires, d’escalopes viennoises, mais de Kapos, de SS, de la Gestapo ! Et aussi d’étoiles jaunes ! Et c’est bien la résurgence des mauvais esprits qu’il faut absolument stopper. Vous direz que j’exagère. C’est exactement ce qui a été dit aux esprits éclairés au début des années 30, lorsqu’ils ont essayé de convaincre l’intelligencia qu’un danger imminent pouvait arriver. Mais cette dernière préférait se cacher derrière des mondanités que de se mettre en travers. Et puis il y avait les von Pappen, des notables prussiens, qui se disaient qu’en un coup de main ils feraient l’affaire de cette vermine nazie, si vulgaire, si mal éduquée.

L’ancien chancelier et son parti ont accepté de former le gouvernement avec Hitler à sa tête. Ce sont eux qui sont passés à la trappe, comme il pourrait bien se passer avec Sebastian Kurz, ce chancelier en herbe, qui a donné aux extrémistes les ministères-clés : l’intérieur, la défense, les affaires étrangères. Tout l’arsenal pour faire un coup d’État ! « Faut pas rêver, cela ne peut pas se passer ! » Des remarques qui se répètent à toutes les générations. Je trouve rassurant qu’il s’est trouvé autant de manifestants. Mais ce n’est qu’un début. Il ne faudra pas se laisser séduire par Sebastian Kurz. Sous le couvert d’une certaines respectabilité, il est plus redoutable qu’on pourrait le penser à priori. Redoutable par son air respectable, qui masque bien ce qui se cache derrière la façade. C’est la porte ouverte au populisme, à l’obscurantisme, à l’exclusion. Kurz jurera sur la tête de sa mère, que telles ne sont pas ses intentions, mais peut-on le croire ? Heinz-Christian Strache fera-t-il amende honorable et restera-t-il en retrait ? En voulant imposer le couvre-feu aux migrants et en les encasernant, il a montré la couleur. Le FPÖ est bien parti se trouvant à la frange du national-socialisme, malgré ce qu’on en dit. La raison pour laquelle la communauté juive marque ses distances avec ces tristes sires qui gèrent aujourd’hui les affaires de l’État. Il faudrait peut-être en prendre de la graine dans d’autres capitales de l’UE et exprimer ce que beaucoup entre nous ressentent.

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2018/01/13/en-autriche-20-000-manifestants-contre-la-coalition-gouvernementale-incluant-l-extreme-droite_5241384_3214.html

Pierre Mathias

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