Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, veut corriger le tir, en ce qui concerne la gérance intellectuelle de son site. Plus de deux milliards « d’amis » échangent chaque jour des nouvelles qui sont d’une part anodines, de l’autre qui peuvent avoir une influence politique sur les affaires de ce monde. Je veux d’abord relater les effets positifs de ce forum, qui est une contribution à plus de démocratie. Il permet à vous et à moi de publier des opinions au sujet de la société dans laquelle nous vivons, d’être un baromètre de l’opinion publique, qui a sûrement une certaine influence sur des solutions à apporter à la bonne marche des affaires. Ce site est aussi un lieu virtuel, où des personnes vivant dans l’isolation peuvent créer des contacts d’une manière simple et directe. L’idéal pour tous ceux qui ont des complexes d’aborder directement des interlocuteurs potentiels. Mais il y a aussi des zones d’ombre, ce sont celles qu’évoque Mark Zuckerberg. Tout d’abord le sentiment de tout pouvoir dire et de blesser l’univers personnel de nombre de gens. D’insulter autrui sans que ce dernier puisse se défendre. Je pense tout particulièrement aux harcèlements psychologiques que se livrent souvent des ados. Certains ont mené au suicide. Ou à des pamphlets fascistes et autres. Il est clair qu’une plate-forme qui a comme principe de donner à tous une liberté de pensée, peut difficilement écarter les brebis galeuses. Une nouvelle loi, qui est depuis le premier janvier en vigueur en Allemagne, exige des responsables des sites sociaux, de prendre des mesures pour contrecarrer les effets négatifs qui pourraient en découler et de prendre des responsabilités éditoriales. Contrairement à ce qui se passe dans les autres médias, cela ne peut que se passer après que le mal ait été fait. Il n’est pas possible d’anticiper, car personne n’est soumis à un contrôle, comme c’est le cas des journalistes, qui d’après les lois peuvent être attaqués personnellement en justice en cas d’infamie.

Comme beaucoup de « rédacteurs en herbe » se cachent derrière des pseudonymes, il est souvent impossible, à moins de faire une enquête approfondie, de tomber sur les vrais auteurs de fake news pas exemple. Facebook ne peut qu’avertir les utilisateurs des règles à accepter et s’il y a récidive, d’effacer tout simplement leurs nouvelles et de leur interdire l’accès au site. Il est clair qu’un tel procédé restreint la liberté d’expression et celle de publier ses opinions publiquement,, qu’elles plaisent ou non. On ne peut pas écarter complètement la critique qui dit qu’il s’agit d’une sorte de censure. N’allez pas croire que je soutiens des propos que je trouve abjects et dangereux, Je les condamne au plus haut point, mais je me demande comment agir sans blesser d’une manière ou d’une autre des principes qui sont les piliers de la démocratie. Et qui peut garantir, que les « censeurs » agissent en toute liberté ? Qu’ils ne sont pas en quelque sorte téléguidés ? Comme Mark Zuckerberg, je suis d’avis qu’il faille s’y prendre contre de tels éléments nocifs pour toute la société. Mais comment procéder ? Peut-être en créant des organes de contrôles, où chacun pourrait participer. D’instituer un système d’auto-gérance démocratique au sein même du site Facebook.

pm

http://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/01/04/la-bonne-resolution-de-mark-zuckerberg-regler-les-problemes-de-facebook_5237671_4408996.html

Pierre Mathias

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