Et le burn-out n’est pas reconnu comme une maladie !!! Rien que cela ! Je ne suis pas tombé de la dernière pluie et je sais parfaitement que le traitement des maladies psychiques coûte beaucoup d’argent, car il dure une éternité. Mais vouloir voir son origine seulement dans le cadre professionnel est à mon avis erroné. C’est un fait de société à géométrie variable. De tous côtés des femmes et des hommes sont soumis à des contraintes, à des angoisses qui empiètent aussi sur la vie privée. Les malades que j’ai connus ont tout d’abord eu peur de perdre leur emploi. Ils ont souvent contractés des dettes pour construire une villa, acheter un appartement ; ils ont pris des crédits pour s’acheter la voiture, des appareils électro-ménagers, mais aussi pour pouvoir partir en vacances. Puis il y les frais courants qui augmentent de plus en plus. L’éducation des enfants, leur avenir, tout cela demande une bonne couverture financière. Comme la plupart des gens ne peuvent plus payer cash, ils s’endettent auprès des banques. Dans un tel contexte l’amour ne peut pas fleurir, car à la moindre panne, la perte d’un emploi, la maladie, tout peut s’effondrer. Et tout ce monde se retrouve au travail, où les contraintes évoquées rendent nerveux le personnel, où chacun ne pense qu’à tirer la couverture à lui. C’est là qu’il faut trouver une des origines du harcèlement moral. C’est le sauve-qui-peut général. Certains patrons peu scrupuleux connaissent parfaitement ces situations et n’hésitent pas mettre les plus vulnérables sous pression. Ils provoquent ainsi une grande volatilité au sein du personnel, ce qui a souvent pour but de se défaire des aînés, les considérant trop chers et peu efficaces. Une méthode qu’on nomme communément le dégraissage. Tous ces facteurs sont à l’origine de burn-out. S’il y avait plainte, dans la plupart des cas il serait presque impossible, de définir le point de départ de cette maladie. Ceci à moins qu’il y ait des preuves irréfutables d’exploitation, comme des heures supplémentaires sans fin.

Mais sans aucun doute il y a tout un faisceau de raisons, qui ne peuvent pas être classées correctement, comme cela avait été le cas avec l’amiante ou les accidents du travail. Et même-là il y a toujours à nouveau contestation lorsqu’il y a décès. Comment combattre le phénomène du burn-out ? Comme je le répète souvent dans mes articles, je suis un adepte de la prévention. Je pense que si pendant la formation professionnelle on attirait plus l’attention des apprentis et des étudiants sur la psychologie du travail, il y aurait bien moins de personnes atteintes par ce fléau. Il faut bien comprendre que toutes formes de contraintes nuisent au rendement. En faisant constamment pression on ralentit tout le processus de production. Il faut faire confiance au personnel, lui laisser le soin de gérer son emploi du temps lui-même. En décontractant l’atmosphère générale, il y a moins de congés-maladies. Et tout ceci se projette sur la vie familiale qui deviendra obligatoirement moins stressante. Cela n’éliminera pas le burn-out, mais le rendra plus saisissable. Souvent ce sont les cadres qui en sont les victimes, ce qui peut paralyser tout un outil de production. Tous les mortels devraient se dire qu’ils vivent qu’une fois et qu’il faut en profiter, cela faciliterait peut être les contacts humains.

pm

http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/10/27/pourquoi-le-burn-out-n-est-pas-reconnu-comme-une-maladie-professionnelle_5207038_4355770.html

Pierre Mathias

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