Que veulent les Français ? D’habitude ils semblent être contre les chefs, mais en ce qui concerne Emmanuel Macron, ils désirent qu’il ait ses qualités. Est-ce une contradiction pour des gens qui se sentent avant tous des rebelles dans un système établi ? Le patron est souvent mis au pilori, pourquoi n’en serait-il pas de même avec le président de la République ? Il doit y avoir un certain désarroi chez les citoyens qui normalement passent leur temps à déboulonner certaines hiérarchies. Est-ce le sentiment de butter sur un mur de béton, de ne pas savoir comment s’en tirer ? Il en va constamment de la situation sociale de larges couches de la population. Normalement une personne indépendante devrait trouver autre chose que des portes clauses. Elles existent certes dans la réalité elles sont plutôt du domaine de l’imaginaire. Ce n’est que lorsqu’on est pris dans un filet, qu’on appelle à l’aide. C’est la recherche de l’être providentiel qui d’un coup de baguette magique peut nous sauver tous. Il est dangereux d’attendre trop de la collectivité car elle aussi se compose de lucioles qui brillent qu’un temps très limité. De croire que l’État peut tout est faire est une marque de naïveté. De même en ce qui concerne le président. Il n’est qu’un homme et malgré sa bonne volonté il ne peut pas tout assumer. Je pense qu’il serait néfaste d’attendre trop de lui. Cela pourrait le paralyser et c’est vraiment ce qu’il faut éviter. Un bon chef a besoin d’une certaine marche de manœuvre s’il veut agir dans l’intérêt de tous. C’est aussi faire acte de facilité de vouloir remettre son propre avenir en ses mains. Non, il faut que tout le monde mette du sien afin qu’il réussisse. Emmanuel Macron sait bien qu’on attend de lui de la rigueur. Que sa parole ne peut pas être mis en doute, même si tout ne plaît pas.

Bien sûr on reprochera à un tel protagoniste d’être arrogant, de vouloir tirer la couverture à lui. « Mais que diable, que voulez-vous ? Un chef qui ne le serait pas, parce ce que vous ne les appréciez pas par principe? » Mais en même temps les citoyens veulent avoir quelqu’un qui soit en mesure de retirer les marrons du feu, lorsque l’édifice tangue et menace de s’écrouler. Avoir les rennes dans les mains dans une nation formée d’individualistes n’est pas une mince affaire. Et pourtant on ne veut pas vraiment devoir se passer d’un guide, qui d’une main ferme cherche à exercer son autorité. Tant qu’on se trouve en présence de démocrates les risques de cette manière de procéder sont plutôt réduits. Mais lorsqu’on nomme un mégalomane à la tête de l’État les choses se gâtent. Ces derniers savent parfaitement que le peuple veut être mené à la baguette pour au bout du compte jouir de leur petit confort. C’est une des causes essentielles de l’avènement des régimes totalitaires. Le régime de la carotte ou du bâton s’installe, ce qui en fin de compte avilit le peuple, le rend esclave. Il est loin dans les intentions d’Emmanuel Macron de vouloir avoir un tel profil. Mais il faut tout faire que la tentation reste de la tentation. Il doit incarner la grandeur de la France mais il ne pourra pas réussir sans la coopération de tous. Contrairement à l’avis de Machiavel, le Prince doit être aimé, non craint. Il ne peut qu’agir en symbiose avec vous et moi. Un signe de maturité !

pm

http://tempsreel.nouvelobs.com/politique/20170817.OBS3485/les-francais-et-macron-le-temps-des-premieres-questions.html

Pierre Mathias

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