76 blessés légers, tel est le bilan de la grande manifestation contre le G20. La colère du peuple, peu importe de quelle origine il soit, est tout à fait compréhensible. Les chefs d’États et de gouvernements en font à leur guise, sans tenir compte de l’avis des citoyens, que ce soit pour l’environnement ou pour le commerce international. Ce que beaucoup de gens réclament, j’en fais partie, est une réflexion profonde au sujet de la vie en général. Au cours de ce sommet la misère qui sévit en Afrique et le calvaire de ses habitants seront à l’ordre du jour, mais j’ai des doutes qu’il en sorte autre chose qu’un nouveau modèle d’exploitation de l’homme pas l’homme. Cela démontrera, à moins d’un miracle, que la politique est souvent impuissante quand il s’agit de destins personnels. Dans un communiqué final, dont en aura filtré tous les points de litiges, il sera question de phrases creuses voulant démontrer un peu de décence, rien de plus. On ne peut pas reprocher à ceux qui défilent la rage au cœur, de pas être lucides. Ils savent parfaitement bien que de tels « tape-culs » n’ont qu’un but, celui de faire de belles photos de personnes se donnant la main et souriant dans la caméra. Peut-être est-ce demander trop de réclamer du concret. « Bienvenue en enfer ! », tel était le nom que ceux qui protestèrent ont donné à leur manifestation. Cela devrait faire réfléchir les gouvernants, ceux qui promettent à profusion le jardin d’Éden ou ce qui pourrait lui ressembler. Mais ceux-ci se calfeutrent derrière des vitres blindées afin de ne pas être pris pour cible pour un attentat. De la sécurité à outrance démontrant que beaucoup d’entre-eux sont mal-aimés.

Le G20 est moins casse-gueules pour ceux qui occupent l’avant-scène, que pour nous le peuple. La démonstration sera de nouveau faite, qu’il y a de moins en moins de marge de manœuvre dans un monde dominé par le profit. La mondialisation fait en sorte que tout s’imbrique comme un puzzle, que le moindre coup de fièvre quelque part sur le globe, peut faire vaciller tout l’édifice. Non, ce n’est pas une rencontre de gens qui s’aiment, mais qui seraient forcés de le faire dans leur propre intérêt. Je pense que Donald Trump, s’il n’est pas atteint de démence comme le prétendent certains organes de presse, devra se rendre à l’évidence que son « America first » n’a rien à voir avec les faits. Il peut s’enferrer dans de telles illusions, mais sera forcé de constater, que finalement c’est lui qui récoltera les pots cassés. C’est le message que veulent faire passer les protestataires pacifiques, non pas les casseurs du bloc noir, qui n’en qu’une chose en tête, la violence. Et justement ceci est en pleine contradiction avec le but visé par les organisateurs, celui de rendre le monde plus humain, plus attentif à la précarité. Si j’habitais à Hambourg, je pense que j’aurais été parmi les pacifistes, tout en étant bien conscient que mon engagement ne serait pas pris en considération. J’aurais trouvé que cela aurait été un grand geste du G20, d’organiser une rencontre entre les grands de ce monde et ceux qu’ils prétendent vouloir représenter. Je suis pour tous dialogues, mais celui-ci devrait être constructif. Les gouvernants ont l’occasion ce matin, de poser les jalons d’un monde meilleur, le feront-ils ?

pm

http://www.lemonde.fr/europe/article/2017/07/06/allemagne-la-police-met-fin-a-la-manifestation-anti-g20-a-hambourg-apres-des-affrontements_5156968_3214.html

Pierre Mathias

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